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Distribution

L'interview WhatsApp de… Morgane Alberti (Vulco)

Publié le 21 décembre 2023

Par Romain Baly
4 min de lecture
L’histoire de Morgane Alberti tient essentiellement en deux coups de foudre. Pour un métier tout d’abord, puis pour un homme, devenu son mari et son associé à la tête du centre Vulco d’Aigues-Mortes (30). En fil rouge de tout ce chemin, la jeune femme cultive une passion évidente pour l’automobile.
Morgane Alberti, cogérante du centre Vulco Aigues-Mortes.

Bonjour Morgane ! Tout va bien ?

Bonjour ! Très bien, je vous remercie !

Comment commence une journée lorsqu’on dirige comme vous un centre auto ?

Ça commence toujours par une petite pression, celle de l’ouverture ! Mais c’est une bonne pression qui vous dynamise. Et surtout par un bon café !

C’est simple de "décrocher", comme vous le faites là, pour répondre à cette interview, ou avez-vous toujours l’esprit plus ou moins aux affaires ?

Ce n’est pas toujours très simple, car les journées ne sont pas assez longues… Je suis toujours concentrée sur les affaires. Mais ce n’est pas quelque chose que je regrette. Le job est passionnant.

Malgré votre jeune âge, vous évoluez dans le secteur auto depuis déjà longtemps. Que représentait la voiture dans votre enfance ?

La voiture représentait un équipement utile, complexe et plutôt réservé aux hommes dans l’inconscient collectif. Mais elle m’a passionnée dès que j’ai compris qu’elle pouvait être à mon niveau, si tant est qu’on s’en donne un peu la peine.

La passion est donc née pendant votre enfance, mais le déclic professionnel viendra plus tard, à la fin du collège. Racontez-nous…

En effet, j’ai eu l’opportunité de visiter un lycée professionnel, à Montpellier, centré sur la réparation auto-moto et la carrosserie. J’ai tout de suite été charmée par la passion que dégageaient les professeurs et les élèves. J’ai trouvé du sens à la scolarité ! J’ai aussi été bluffée par les installations pour cet apprentissage. Ce lycée proposait un BEP distribution et magasinage pour devenir experts dans la pièce détachée. C’est l’option que j’ai préférée, car elle mêlait des cours de mécanique pour connaître et comprendre le fonctionnement de chaque pièce, mais aussi des notions de commerce. Quand on est adolescent, à 14-15 ans, ce n’est jamais évident de trouver sa voie.

Vous vous sentez chanceuse d’avoir rencontré cette équipe enseignante ?

Énormément chanceuse ! Je n’avais vraiment aucune idée de ce que je pouvais faire. Je souhaitais être en lycée professionnel pour préparer un BEP, car je voulais vraiment apprendre un métier et me préparer à l’avenir… Ce coup de foudre scolaire m’a permis de trouver ma voie.

Pendant vos études, vous évoluez au sein du Groupauto de Lunel, qui va vous embaucher. Et à vos 20 ans, vous quittez l’automobile pour le secteur de l’imprimerie. Avec toutefois l’idée d’y revenir ?

J’ai beaucoup aimé cette expérience dans l’imprimerie, elle m’a beaucoup apporté. Mais mon cœur ne battait pas pour les imprimantes ou le papier, malgré leur utilité et leur complexité. Et le contact humain me manquait terriblement. J’ai été ravie de pouvoir à nouveau m’orienter vers le secteur automobile. Je n’ai pas eu à réfléchir longtemps !

Cette expérience va être cruciale pour vous puisque vous allez y rencontrer votre futur mari, Didier Alberti, et le rejoindre dans son entreprise. Dans quel état d’esprit étiez-vous à l’époque ?

C’était une création de poste et j’ai dû tout apprendre. Je suis repartie de zéro, avec heureusement la connaissance des pièces à mon actif. J’ai été bien accompagnée, et j’ai aussi eu un bon prof ! 😉 Avec le temps, j’ai réussi à faire ma place.

Un mot sur votre réseau, Vulco, souvent dépeint comme très humain et proche de ses adhérents. C’est aussi votre sentiment ?

Complètement ! Nous entretenons un lien très fort avec les personnes qui animent l’enseigne grâce à leur proximité, leur attention et leur accompagnement. Il est facile en tant qu’adhérent de prendre part aux décisions de l’enseigne. Vulco est avant tout une grande histoire humaine. Le reste, ce ne sont que des couleurs et des panneaux. Je suis fière d’appartenir à ce réseau !

Depuis début 2023, vous êtes cogérante de la société, avec votre époux. Comment appréhendez-vous cette évolution ?

Je suis fière de ce que j’ai accompli. Si mon époux m’a proposé cette évolution, c’est qu’il croyait en moi, en mes capacités. Aujourd’hui, j’ai un œil vers l’avenir, avec nos métiers en pleine mutation. Mon époux souhaite se retirer tranquillement de l’activité, et ma mission est de poursuivre la belle aventure de notre centre, avec notre équipe, surtout ! C’est notre pilier. Nous avons beaucoup de chance de travailler avec eux et dans une bonne ambiance communicative. Je me sens soutenue par toute l’équipe dans cette nouvelle mission ! On a besoin les uns des autres, et c’est d’autant plus vrai pour moi, car je suis incapable de faire une vidange !

Prendre la suite de quelqu’un qui a tout construit, de surcroît votre mari, c’est lourd à porter ?

Oui, en effet ! Il lui a fallu des années pour bâtir cette entreprise, et je sais à quel point rien n’est jamais gagné. C’est si simple de détruire…

Je crois savoir que vous avez une fille, âgée de 14 ans. Y a-t-il dans un coin de votre tête l’idée de lui transmettre ce bel héritage ?

Ah, j’adorerais ! Elle baigne dans cet univers depuis sa naissance. Il y a une chance qu’elle y vienne naturellement. Je ne veux rien forcer, j'aimerais qu’elle découvre d’autres métiers avant, pour ne rien regretter. Si elle doit rejoindre l’aventure un jour, j’en tirerai une grande fierté !

Merci, Morgane ! Que vous souhaiter pour la suite ?

De pérenniser l’affaire et l’œuvre de mon mari ! D’avoir l’ambition d’ouvrir un deuxième centre dans quelques années aussi ! Et de continuer à me régaler comme aujourd’hui !

 

Cet article est extrait du Journal du Pneumatique n°182 de novembre-décembre 2023.

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