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Manufacturiers

Challenge Bibendum

Publié le 7 décembre 2014

Par Jérôme Fondraz
5 min de lecture

En catalysant les réflexions et les propositions des grands acteurs de la mobilité durable, Michelin veut contribuer activement aux grands changements sociétaux qui se mettent en place. Sa 12ème édition du Challenge Bibendum qui a eu lieu en novembre à Chengdu, dans le centre de la Chine, révèle un Groupe engagé.

Des paroles et des actes

Le lieu se prêtait à l’exercice. Avec ses 14 millions d’administrés, Chengdu est la 4ème ville de Chine derrière Chongqin, Shanghai et Pékin. Elle est située dans la province du Sichuan. Sa position centrale contribue à la rapidité de son expansion. Les immeubles sont modernes. La ville est un immense chantier où se côtoient toutes les classes sociales. La couleur jaunâtre du ciel ne laisse aucun doute quant au niveau excessif des polluants dans l’atmosphère. Les grandes artères routières sont saturées le matin et le soir. Il s’est vendu 5,7 millions de véhicules dans le Sichuan en 2013 et quelques 800 000 véhicules ont été produits dans la Province (plus d’un million en 2014). En fait, Chengdu est l’archétype d’un centre urbain dépassé par son développement.

« Chaque pays devrait avoir son Ministre de la Planète et suivre sa propre feuille de route en matière de réduction des émissions » Brice Lalonde, conseiller auprès des Nations Unis en matière de développement durable.

Un Livre Vert

Si la dernière édition du Challenge Bibendum avait eu lieu à Berlin en 2011, Michelin avait déjà choisi de tenir son événement à Shanghai en 2004 et 2007, soulignant ainsi que la Chine était aux premières loges des grands défis de la mobilité durable. Cette année marque un virage cependant. « Il est urgent d’agir et de mener des actions collectives », a déclaré Jean-Dominique Senard, Président de Michelin, lors de la cérémonie d’ouverture. Il a voulu donner à son Challenge une nouvelle dimension, celle d’un « Think and action Tank ». Le laboratoire d’idées créé par Edouard Michelin est aujourd’hui devenu une « communauté d’intérêt », fédérée par un site « https://community.michelinchallengebibendum.com », qui veut élaborer un projet partagé de la mobilité de demain. *

Un « Livre Vert » a ainsi été publié, qui propose des pistes concrètes pour la croissance et le bien-être urbain. Il synthétise les réflexions et les conclusions d’acteurs d’horizons variés (industriels, consultants, urbanistes, financiers, prestataires en informatique et télécommunications, développeurs, etc.), venus tous assister aux cycles de conférences et d’ateliers organisés dans le centre de convention de Chengdu. Dans ce Livre Vert, Michelin a isolé 5 attentes majeures (améliorer la santé publique en réduisant les sources de pollution ; abaisser les émissions de CO2 afin de ralentir le réchauffement de la planète ; résoudre les problèmes de congestion des grandes villes ; développer l’accès à la mobilité ; financer ces actions). En réponse, les rédacteurs ont listé 5 initiatives de rupture sur lesquels ils recommandent de se focaliser, ainsi que des leviers à privilégier pour accélérer ces changements. « Je ne connais pas un seul gouvernement qui peut les ignorer », a renchéri Jean-Dominique Senard. La Conférence Paris Climat 2015, qui aura lieu en décembre 2015 (COP21) lui offrira une tribune de choix. Les solutions envisagées par ce laboratoire d’idées, orchestré par Michelin, sont le résultat d’une approche globale. Elles sont parfois radicales lorsqu’elles recommandent l’instauration de zones urbaines à ultra-faibles émissions où la voiture thermique n’a plus sa place.

« Une ville riche, ce n’est pas une ville où les moins aisés disposent tous d’une voiture pour circuler, mais une ville où les plus aisés empruntent les transports publics » Guillermo Penalosa, consultant en urbanisme.

Elles sont souvent innovantes lorsqu’elles encouragent les alternatives dans les modes de transport ainsi qu’une gestion intelligente de la logistique et des flux dans les villes. Elles sont enfin toujours pertinentes parce qu’elles s’appuient sur le retour d’expériences de grandes villes mondiales telles que Chicago, Tokyo et Londres, notamment. Présentations et conférences ont ainsi balayé toutes les problématiques liées à la mobilité durable dans les centres urbains, qu’elles soient philosophiques, statistiques, technologiques, sociétales, pratiques et financières. L’automobile était parfois malmenée. Pour autant, sa remise en question ne serait pas un motif d’inquiétude pour les équipes du groupe Clermontois au regard des enjeux. « Michelin ne peut pas camper sur ses positions et refuser d’avancer », a ainsi déclaré Claire Dorland-Clauzel, Directeur de la Communication et des Marques et membre du Comité Exécutif du Groupe.

Vitrine technologique

Le Challenge Bibendum avait également conservé sa fonction de vitrine technologique pour un bon nombre d’entreprises. Elles présentaient leur expertise et leurs dernières solutions en matière de développement durable dans un Centre d’Innovation situé à l’entrée. Parmi elles, beaucoup de groupes français, mais pas seulement. Etaient représentés les équipementiers Faurecia, NTN-SNR qui présentait son moteur-roue électrique, Dassault Systems, Saint-Gobain, Safran, Poclain Hydraulics, de grands acteurs du transport, comme la SNCF, La Poste, la RATP, Sinotrans, des géants de l’énergie et de la chimie comme EDF, GDF-Suez, Sinochem, Solvay, Air Liquide, des experts de l’informatique et des télécommunications tels que SAP, IBM, Orange et China Telecom.

Michelin y présentait toute la panoplie de savoir faire sur son stand décoré d’une Spark-Renault SRT 01E concourant en Formula E  : sa technologie de pneu auto-colmatant Selfseal, son pneu auto-régénérant Premier A/S, des pneus Poids lourds X Multi T et XJE Mix Energy, sa technologie Ultraflex de pneus agraires, une dernière génération de pneu d’avion NZG, son offre pour les grandes flottes PL Efffuel, etc. Un panneau expliquait ses travaux sur la transformation des pneus usagés pour leur recyclage dans de nouveaux mélanges de gomme. Le stand de la société Symbio FCell exposait également la pile à combustible développée avec Michelin, et testée par La Poste. Ce centre d’innovations était mitoyen à un autre espace dédié aux « Villes intelligentes » (« Smart Cities »).

Dans un décor aménagé, les visiteurs pouvaient découvrir des innovations de rupture qui vont changer la vie dans les grands centres urbains, à l’instar des imprimantes 3D, du service d’autopartage Car2go de Daimler, ou du logiciel Watson d’IBM, qui améliore la compréhension du langage naturel par la machine.

Révolution digitale

A l’extérieur, de nombreux véhicules étaient exposés. Des espaces délimitaient 4 compétences particulières, dans le domaine de la mobilité électrique, de l’effcacité énergétique, des systèmes d’assistance la conduite, des véhicules autonomes et connectés. Les visiteurs pouvaient essayer les électriques Tesla Model S, BMW i3, Renault ZOE, Nissan Leaf, BYD-Daimler Denza, Roewe E50, les hybrides Roewe 550, Peugeot 508 RXH Hybrid4 et Renault Kangoo Z.E., de La Poste, avec sa pile à combustible en guise de prolongateur d’autonomie. Le chinois SAIC présentait une Roewe 750 Fuel Cell à pile à combustible. Plusieurs bus 100% zéro émission étaient également stationnés. Et plus loin, les visiteurs pouvaient essayer vélos, trottinettes et autres instruments de mobilité individuelle 100% électrique, qui compteront dans la mobilité de demain.

Autour de l’aire d’exposition, le véhicule de transport sans chauffeur de Ligier Easy Mile EZ10 circulait, bondé comme aux heures de pointe, en évitant les obstacles. Un parcours était aménagé sur le site, qui se prolongeait sur un circuit permettant de pousser des accélérations conséquentes. Au total, le Challenge Bibendum 2014 a été suivi par 350 journalistes et 5 000 personnes, dont 3 000 invités.

Évidemment, Michelin proposait également une application dédiée au Challenge Bibendum, sur laquelle figurait tout le programme des animations. Un «  Hackaton  » avait lieu, défiant une communauté de programmeurs sur le développement d’applications innovantes dans le domaine de la mobilité durable. « La révolution digitale est prise en considération au plus haut niveau de l’entreprise. Ce n’est pas un hasard si la première acquisition de Michelin depuis 9 ans est une entreprise spécialisée dans la télématique (ndlr : Sascar) », a souligné Jean-Dominique Senard.

 

Ils ont dit:

Jean-Dominique Senard, Président de Michelin: « Le Challenge Bibendum est un laboratoire d’idées où un projet partagé de la mobilité de demain peut s’élaborer.»

Patrick Oliva, directeur de la prospective et du développement durable de Michelin: « Je vais proposer une feuille de route, catalyser les forces du Challenge, élargir son influence.»

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