Dunlop dessine la voiture de course du futur
A l’occasion de son 125ème anniversaire, le manufacturier a commandé un rapport au futurologue de renom, le Docteur Ian Pearson, afin d’imaginer l’avenir des voitures de course, notamment dans les 125 prochaines années. Petit récit de science-fiction.
A l’occasion du « Challenge de la voiture de course du futur by Dunlop », des experts du secteur et des amateurs de sports mécaniques ont partagé leurs idées et leur créativité en matière de design, de pneus, de freins, de transmissions et d’aérodynamique. Compilées, elles forment un projet de design collectif véritablement futuriste. Il prévoit par exemple que les voitures de course pourraient un jour être dotées de propulseurs à plasma par induction linéaire, qui fonctionneraient en bombardant un gaz d’électrons afin de créer le plasma. Des bobines supraconductrices serviraient alors à créer d’importants champs électromagnétiques pour assurer la propulsion. « Selon les lois de Newton, lorsque le propulseur dégage une impulsion à grande vitesse depuis son extrémité arrière, la voiture reçoit un élan vers l’avant de même puissance », explique Ian Pearson. « Bien sûr, il ne s’agit pas d’ingénierie banale, il convient donc de faire attention à la puissance et la direction des jets, mais cela n’est désormais plus de la science-fiction. Les militaires ont déjà construit des prototypes de pistolets à rail de plasma qui fonctionnent bien et 125 années de développement devraient pouvoir facilement adapter cette technologie aux voitures de course ». Afin d’alléger la masse, les constructeurs feront appel à des matériaux ultra-résistants pour le châssis, comme des nanotubes en carbone et le graphène. Plus étonnant, certains pourraient même changer de forme pendant la course, permettant de modifier l’aérodynamique sur commande. Le rapport mentionne l’existence de gels polymères, qui peuvent se contracter comme des muscles, et des alliages à mémoire de forme, qui « se souviennent » de leur forme d’origine forgée à froid, et la retrouvent lorsqu’ils sont chauffés. Quelle que soit leur direction, les développements futurs permettront aux composants de se contracter et de s’étendre, et les ingénieurs seront capables d’utiliser ces matériaux pour concevoir d’impressionnants changements de forme des pièces de la carrosserie. « Cela permettrait à la surface portante d’ajuster son profil ou aux jupes aérodynamiques de s’élargir en courbe ou de modifier l’effet de garde au sol et de s’élever dans les lignes droites », ajoute le Dr Pearson.
Des pneus intelligents
Des matériaux à commande électronique pourraient également être intégrés dans les pneus de compétition, permettant de réaliser des compromis variables entre usure et adhérence. Le rapport indique également qu’en ayant recours à l’impression 3D, il serait possible d’insérer des millions de crampons microscopiques pendant la fabrication, de sorte que de nouvelles couches apparaissent au fur et à mesure que le pneu s’use. A la demande, ces dernières pourraient aussi être étendues pour augmenter l’adhérence et rétractées pour réduire la traînée aérodynamique. « Imaginez les crampons comme des Tour Eiffel miniatures, si on comprime la base, la hauteur doit augmenter en toute logique. À une échelle comprise entre microns et millimètres, des micro-structures comme celle-ci pourraient offrir un potentiel énorme pour une variation de l’adhérence, contrôlée précisément à grande vitesse », ajoute Ian Pearson. Face à tous ces progrès, le rapport prédit qu’il pourrait être nécessaire de créer des pilotes androïdes. Si les voitures peuvent accélérer et freiner cinq fois plus vite que les voitures de course actuelles les plus puissantes, l’obstacle principal sera les limites physiques et les temps de réaction des hommes. « Il se peut que nous assistions donc à des courses d’androïdes », suggère un Ian Pearson à l’imagination sans borne. « Dotés d’émotions, les androïdes auront la volonté de gagner, associée à une force et des temps de réaction supérieurs, pouvant ainsi exécuter des manoeuvres plus rapides et rendre les courses automobiles encore plus captivantes pour les spectateurs ».
Selon son rapport, dans le futur, la réalité augmentée (AR) fera partie intégrante de notre vie quotidienne. Elle pourra aussi être utilisée pour suivre les courses automobiles, voire y participer virtuellement. Un système de « peau active » pourrait alors être développé ces dix prochaines années. Destiné à la surveillance médicale par exemple, il se composera principalement d’électronique imprimée directement sur la surface de la peau. Il pourrait également être relié aux nerfs humains. Cela permettrait l’enregistrement et la retransmission de signaux sensoriels : les spectateurs pourraient alors ressentir les sensations physiques des pilotes. De quoi avoir la chair de poule.