Kumho entre dans le giron du chinois Qingdao Doublestar
Mis sous pression par les créanciers ainsi que par le gouvernement coréen, les ouvriers syndiqués de Kumho Tire ont finalement acté la reprise de leur groupe par Qingdao Doublestar. La fin d'un long feuilleton entamé début 2017 qui avait vu le manufacturier chinois se positionner une première fois pour reprendre le deuxième fabricant de pneumatique coréen avant de retirer son offre, en septembre de la même année, face à l'attentisme des syndicats.
Malgré cela, les liens entre les deux groupes ont perduré et les négociations se sont poursuivies. Tout récemment, le gouvernement local avait pressé les organisations syndicales d'accepter ce rachat sous peine de placer Kumho Tire en redressement judiciaire. Comme l'indique l'agence de presse Yonhap, ces dernières ont finalement entériné le deal suite à un vote qui a recueilli 60,5 % des voix.
Un rachat à 500 millions d'euros
Selon nos confrères de L'Argus Pro, cette acquisition avoisinerait les 500 millions d'euros, une somme inférieure aux 700 millions proposés dans un premier temps par Doublestar. La direction du manufacturier chinois a promis des investissements massifs et le maintien des 5 000 emplois existants pendant une période de trois ans alors que les syndicats ont quant à eux accepter de sacrifier une partie de leurs bonus 2018 et 2019 ainsi qu'un gel des salaires et une réduction de leurs avantages à compter de l'an prochain.
Sur le plan commercial, cette opération constitue une excellente affaire pour Qinqdao Doublestar. Avec un business essentiellement orienté vers les pneus camions et bus, le groupe s'ouvre ainsi les portes du segment tourisme aussi bien sur son marché domestique, où Kumho dispose d'ailleurs de trois sites de production, qu'à l'international avec un fabricant plus reconnu et plus important que lui. Dès lors, le principal enjeu pour Doublestar consistera à redresser les comptes de Kumho, dont la marque perdurera mais qui traine toujours une dette colossale.