Michelin fête un double anniversaire
110 ans cumulés ! C’est ce que fête cette année le Bibendum pour deux de ses usines françaises. Celle de Roanne est née en 1974 pour produire toujours plus de pneus tourismes. A l'inverse, le site pétrochimique de Bassens, inauguré en 1964, est dédié à la production d’élastomères.
C’est en pleine crise pétrolière, le 5 avril 1974, que les 204 salariés de l’usine de Roanne sortent le premier pneu des chaines de production, destiné à la mythique Citroën SM. Durant les 30 années qui suivent, le site industriel consacré aux pneus haut de gamme ne cesse d’augmenter la taille de ses enveloppes. Le salariat atteint près de 900 collaborateurs qui produisent près de 4 millions de pneus par an. Les années 2010 marquent un tournant et la concurrence toujours plus forte sur ce segment pousse l’usine à se réinventer. Après 40 ans d’existence, le projet Phénix co-construit avec les salariés débute.
De dix ans plus âgé, le site pétrochimique situé à quelques kilomètres de Bordeaux n’a cessé d’innover. Spécialisé dans la production d’élastomères, l’usine de 60 hectares est complémentaire aux sites de productions de pneumatiques européens de Michelin. Cette usine stratégique dans le groupe du Bibendum est à l’origine de la production des caoutchoucs naturels, synthétiques et composites. Mais au XXIè siècle, le site de 460 salariés a également fait face à une concurrence des plus prégnante au même titre que sa responsabilité écologique a augmenté, l’obligeant à innover sans cesse.
Toujours plus moderne
Près de 300 millions d’euros ont été investis dans la réincarnation de l’usine ligérienne. L'ambition étant de se positionner sur le très haut de gamme. Un procédé de fabrication automatisé et digitalisé est alors mis en place, le C3M. Au niveau du salariat, plus de 300 000 heures de formation ont été dispensées afin d’amener les 833 salariés à s’adapter au nouveau fonctionnement de l’usine. Une école de maintenance C3M a d'ailleurs ouvert ses portes sur site en 2024.
Ces évolutions ont permis à l’usine de Roanne de passer d’une production de 70 % de pneus de moins de 17 pouces et 30 % de 18 à 20 pouces, à 90 % de production de pneus de plus de 19 pouces suivant le procédé C3M en 2024. 80 % de la production composée de 162 dimensions est donc dédiée au marché européen et 20 % aux constructeurs.
Le site situé le long de la Garonne a également dû investir pour rester dans la course. A l’instar des productions automobiles, les pneus UHP se doivent d’être le plus performants et évolués possible. Un centre de recherche et développement ainsi qu’un bureau d’étude et d’ingénierie y sont implanté. Toujours dans le but de créer des gommes avec une résistance au roulement réduite et une longévité accrue.
Pour répondre aux enjeux de durabilité croissants, une unité pilote de fabrication de butadiène bio-sourcé a été inaugurée en début d’année. Elle répond aux ambitions du groupe clermontois d’intégrer 100 % de matériaux renouvelables dans ses pneus à l’horizon 2050. Enfin, à l’instar de son homologue roannais, le site de Bassens forme de nombreux profils sans expérience avec plusieurs possibilités de carrière en interne. En trois ans, 160 embauches ont été enregistrées. De quoi produire assurément un demi-siècle de plus !