L'automobile parmi les dix secteurs les plus touchés par les pertes d'emplois des dirigeants

Dressé par l’association GSC et la société Altares, le bilan semestriel de l'employabilité des dirigeants s'avère assez inquiétant. Sur les six premiers mois de l’année, 31 260 entrepreneurs ont perdu leur emploi, soit une progression de 4,3 % sur un an. Dans ce contexte, les activités liées à l’automobile se distinguent par leur fragilité : le commerce de voitures et de véhicules légers a enregistré 622 pertes d’emploi (+12,7 %) et l’entretien-réparation automobile 523 pertes d’activité (+1 %).
Si ces chiffres restent modestes au regard de l’ensemble des cessations d’activité, ils marquent une tendance inquiétante pour un secteur en quête de stabilité après plusieurs années de turbulences. L’automobile fait ainsi partie des dix activités les plus touchées au premier semestre 2025.
Une conjonction de facteurs négatifs
La revente de véhicules constitue le segment le plus fragilisé. Le commerce de voitures concentre désormais près d’un dixième des pertes d’emploi recensées dans le secteur du commerce. Le ralentissement de la demande, combiné à des marges comprimées par les coûts de financement et la transition énergétique, pèse lourdement sur les concessionnaires et les indépendants.
"Les chefs d’entreprise évoluent dans un environnement de plus en plus contraint. La pression sur les trésoreries, la prudence des consommateurs et les tensions sur certains marchés fragilisent les structures", alerte Hervé Kermarrec, président de l’association GSC.
Les difficultés de recrutement pèsent lourd
Les ateliers d’entretien et de réparation automobile affichent une hausse plus contenue (+1 %), mais le secteur n’est pas épargné. Si la demande en maintenance reste soutenue, le ralentissement de l'activité dans les garages et la difficulté à recruter des techniciens spécialisés viennent accentuer la vulnérabilité des garages indépendants.
Thierry Millon, directeur des études chez Altares, rappelle que les trésoreries sont encore très tendues et les incertitudes fortes. "Si quelques timides signaux permettent d’envisager une faible amélioration au second semestre 2025, celle-ci devrait être encore insuffisante pour inverser sensiblement la tendance", conclut le dirigeant.