Le SNCP s'inquiète de la flambée du prix des gommes
Sur les neuf premiers mois de l’année, les gommes brutes et mélanges synthétiques affichent des prix d’achat de plus en plus élevés, constate le SNCP. Les caoutchoucs de synthèse les plus utilisés – SBR et EPDM – connaissent notamment des hausses tarifaires proches de 40 %. Conséquence : les transformateurs peinent à répercuter ces surcoûts auprès de leurs clients.
L’explication de cette inflation est d’abord à rechercher du côté de la logistique et de la production. Les matières premières naturelles sont fortement impactées par l’explosion des coûts de transport maritime entre l’Asie et l’Europe. Les conteneurs sont ainsi passés en moyenne de 6 000 à 15 000 dollars. Cela, alors que leurs prix sur les marchés asiatiques restent stables. Parallèlement, les mélanges à base de caoutchouc naturel subissent l’augmentation de la valeur des noirs de carbone et des plastifiants. Tandis que les tensions sur les prix de l’énergie accentuent encore cette tendance.
Inquiétudes dans l'automobile
Cette situation inédite pèse lourdement sur les professionnels de la filière du caoutchouc, mettant sous pression leur trésorerie et leur rentabilité. En effet, les négociations avec leurs clients sur la répercussion de ces surcoûts restent compliquées. Dans le meilleur des cas, elles aboutissent seulement à des reports partiels de ces bonds tarifaires. Les acteurs du secteur réclament donc des solutions équilibrées avec leurs partenaires.
Ce handicap pour les transformateurs de caoutchouc est aggravé par la baisse d’activité enregistrée en 2020. La situation est particulièrement difficile dans l’automobile, frappée par des baisses de volumes sans précédent. Les constructeurs peinent à respecter leurs commandes prévues et le contexte ne devrait pas s’améliorer avec la pénurie de composants et l’accélération de la transition vers les motorisations électriques, d’après le SNCP. La menace persistante sur leurs marges inquiète donc les industriels du caoutchouc au plus haut point.