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Pollution de l’air: les pneumatiques mis en cause

Publié le 28 mai 2015

Par Mathieu Marcinkiewicz
2 min de lecture

Quatre organisations impliquées dans la protection de l’environnement ont interpellé la Commission Européenne sur l’intérêt de prendre en compte le critère de la longévité des pneumatiques, alors qu’un rapport d’étape sur l’étiquetage européen doit être rendu l’année prochaine.

Photographies de particules fines provenant de l'usure des pneumatiques

Eurocities, Transport & Environnement, AIR Groupe (The Air Quality Initiative of Regions) et l’European Association for the Co-ordination of Consumer Representation in Standardisation sont les 4 signataires de ce courrier adressé aux commissaires européensPaul Hodson, president Energy Efficiency Unit et Juan Moreno Acedo, Policy Officer, Energy efficiency & Intelligent energy unit.

Ils souhaitent que soient pris en compte sérieusement tous les aspects liés à la longévité des pneumatiques dans le cadre de l’Article 14 du règlement 1222/2009/EC, à l’origine de l’étiquetage des pneumatiques.

Ils citent un rapport de la Commission Européenne sur les émissions causées par la circulation qui ne sont pas liées aux gaz d’échappement, publiée en 2014, et qui souligne la part importante des particules fines générées par les systèmes de freinage et les pneumatiques dans la pollution de l’air. «Alors que les émissions des gaz d’échappement sont encadrées par des standards européens, il n’existe pas de politique de l’UE dans ce domaine», déclarent les 4 signataires.

Ils invitent les commissaires à pousser plus loin leurs investigations dans ce domaine, afin d’évaluer leur impact sur la qualité de l’air et la santé. Ils considèrent enfin que «réduire l’abrasion et accroître la longévité des pneumatiques pourraient potentiellement réduire les coûts des conducteurs et des gestionnaires de flottes, même si les prix d’achat des pneumatiques sont plus élevés».

Pour rappel, la Commission européenne va prochainement démarrer une procédure de révision de son règlement sur l’étiquetage des pneumatiques. Celui-ci, introduit en 2012, oblige les fabricants à apposer des étiquettes permettant aux consommateurs de comparer l’efficacité énergétique des pneus, leur adhérence sur sol mouillé et leur niveau sonore.

Selon le rapport de la Commission Européenne, les particules fines (PM10) générées par les systèmes de freinage, les pneumatiques, les embrayages et l’abrasion des revêtements routiers seraient presque aussi nombreuses que celles émises par les gaz d’échappement. Cependant, leur part devrait croître proportionnellement ces prochaines années car les véhicules mis en circulation affichent des valeurs d’émissions toujours plus faibles, pour respecter les normes Euro.

Le rapport indique que sur la masse totale des PM10 émises par la circulation et ne provenant pas des gaz d’échappement, l’usure des freins contribue à hauteur de 16 à 55% dans un environnement urbain (3% environ sur autoroute), et celle des pneumatiques à hauteur de 5 à 30%.

En ce qui concerne la composition chimique des particules issues de l’abrasion, les PM10 générées par les systèmes de freinage sont caractérisées par la présence de concentrations élevées de certains métaux lourds (Fe, Cu, Zn, Sn, Sb), ainsi que du soufre. Tandis que les PM10 générées par les pneumatiques contiennent aussi des concentrations élevées de Zn, Cu et de soufre, ainsi que des PAH (hydrocarbures poly-aromatiques), des benzothiazoles, des résines naturelles, ainsi que des n-alcanes (hydrocarbures saturés).

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