Joubert se montre à Solutrans !
Devenue en 15 ans l'un des leaders européens du marché de la chaîne à neige, la société Joubert a paradoxalement construit son histoire très loin de cette spécialité. En 1928, à Ambert (Auvergne), Auguste Joubert, paysan de son état, profite du cours d'eau qui passe non loin de chez lui pour installer ses premiers métiers à tisser au sein de son exploitation. Il se lance ainsi dans la fabrication de cordons et de lacets qu'il commercialise sur les marchés environnants.
Mise en sommeil puis ravagée par un incendie pendant la seconde guerre mondiale, la société est ensuite relancée par le fondateur et ses fils qui étendent son savoir-faire… aux tendeurs ! Une nouveauté qui, de fil en aiguille, permet à Joubert de se rapprocher de l'univers automobile qui le sollicite pour concevoir des filets de coffre ou encore les cordons de relevage de tablettes… Le chaînage qui fait aujourd'hui sa renommée n'entre quant à lui dans l'équation qu'en 2006.
De l'Auvergne à l'international
Ambitionnant de s'y développer, Joubert fait fonctionner les synergies locales et demande conseil au plus connu des industriels auvergnats, Michelin bien entendu, pour concrétiser son projet. Sa première chaîne, l'EasyGrip, est ainsi codéveloppée par les deux entités. La suite de l'histoire s'écrira de façon linéaire.
Année après année, la société grandit jusqu'à revendiquer, aujourd'hui, la deuxième ou la troisième place (selon les estimations) de son marché en Europe avec 1 500 salariés répartis en France, en Malaisie, au Maroc et en Tunisie, pour un chiffre d'affaires de 67 millions d'euros et une activité orientée à 70 % vers l'international. Pour consolider son rang et ne pas être l'un des grands oubliés de la loi Montagne, Joubert, qui commercialise ses produits sous la marque Polaire, participait du 16 au 20 novembre 2021 à Solutrans.
Une expertise renforcée
Une première pour son président et petit-fils du fondateur, Xavier Joubert, qui met en exergue son offre ainsi que le contexte du moment pour justifier ce choix. "Nous avons une gamme de chaînes PL qui répond pleinement aux attentes des transporteurs donc il était important de prendre part à ce rassemblement, souligne-t-il. Et puis la loi Montagne nous a aussi incité à prendre cette décision. Il faut bien rappeler que les chaînes sont complémentaires aux pneumatiques et que, dans le cadre d'une utilisation occasionnelle, elles constituent une véritable solution".
En dépit des atermoiements de l'exécutif sur cette mesure et du manque de communication des pouvoirs publics sur ce qui n'est rien d'autre qu'un enjeu sécuritaire, l'impact de cette loi a été ressentie par Joubert avec une activité bien orientée ces derniers mois. De quoi compenser en partie celle de 2020, où les volumes de chaînes ont été divisés par dix avec la fermeture des stations de ski, et bien lancer l'exercice 2022. Dans cette optique, Joubert a récemment racheté la société Lacour, spécialisée dans la fabrication de pièces en acier, pour renforcer son expertise.