La franchise sur la voie d'un retour à la normale
La franchise passe le cap de la crise. Telle est en résumé le message de Véronique Discours-Buhot, déléguée générale de la FFF (Fédération française de la franchise), à l'occasion de la présentation de la dernière enquête menée avec la Banque Populaire. Cette dernière affirme ainsi que "2021 aura été l’année de la relance et du rebond" pour la franchise. Globalement, ce modèle d’entreprise retrouve son niveau d’avant-crise selon l'étude.
Les enseignes ont fait preuve d’une plus grande résilience que les commerçants indépendants lors de la pandémie. En effet, 70 % des franchisés estiment avoir mieux résisté à la crise sanitaire que les commerçants isolés. Alors qu'a été inaugurée, ce dimanche 20 mars, la 40e édition de Franchise Expo Paris, la FFF souligne que ce modèle entrepreneurial apparait particulièrement rassurant et attractif dans le contexte actuel.
L'automobile accuse du retard
La 18e enquête de la FFF/Banque Populaire dévoile une remontée de la performance des franchises, dépassant celle de 2019. Avec un chiffre d’affaires global de 68,8 milliards d’euros – un milliard de plus qu’avant-crise – ces réseaux progressent nettement de 7,7 % par rapport à 2020, mais surtout de 1,2 % par rapport à 2019. Tandis qu’ils alignent 79 134 points de vente (contre 78 218 en 2019). Seul le nombre d’enseignes ne revient pas encore au niveau d’avant crise puisque sont totalisés, à date, 1 965 acteurs, soit presque le niveau de 2017 et 2 % de plus qu'en 2020.
De leur côté, les 80 franchises des services de l'automobile ont réalisé 3,015 milliards d’euros de chiffre d’affaires (se rapprochant des 3,18 milliards de 2019). Leurs 8 607 points de vente représentent un dixième des enseignes (contre 9 110 avant-crise). Toutefois, ce maillage accuse un recul de 8,6 % par rapport à l'année précédente. "L’automobile subit un petit creux. Car, il y a des secteurs qui souffrent encore", commente Véronique Discours-Buhot. Mais attention ! Les réseaux de l'automobile sont loin d’être les plus touchés, en comparaison avec la disparition d'implantations dans les secteurs de l’alimentaire (-9 %), la restauration rapide (-8 %) et les services aux personnes (-8 %), par rapport à 2019. Si certaines enseignes récentes sont à la peine, les plus connues renouent même avec leur bon niveau de 2019.
La confiance des franchisés
"Les franchisés de l’automobile s’en sont mieux sortis que d’autres – comme les salles de sport, par exemple – car ils ont pu rester ouverts. Leurs équipes ont été très réactives en mettant en place de nombreux outils sur les réseaux sociaux et la vente en ligne", observe Souad Zerroug. La directrice des ventes de Franchise Expo Paris indique avoir vu "des franchises se réinventer". "Beaucoup ont déployé le service à domicile : lavage, réparation de vitrage, etc. Ils ont su prendre des initiatives et je pense que les bonnes pratiques resteront", ajoute-elle.
Speedy n’a, par exemple, connu "que" deux défaillances dû à la crise. La filiale de Bridgestone a achevé l’année avec une croissance de 14 % par rapport à 2020. Des enseignes comme Midas, Norauto, First Stop/Côté Route, BestDrive, Vulco et Siligom connaissent la même dynamique de redémarrage… Il faut rappeler que ces dernières ont fortement soutenu leurs adhérents tout au long de la crise sanitaire. Trésorerie, informations, conseils et approvisionnement : elles leur ont fourni un niveau d’accompagnement inaccessible aux commerçants indépendants. Conséquence : plus de huit franchisés sur dix se déclarent confiants dans l’avenir et désireux de rester sous leur enseigne. 90 % d’entre eux recommandent même ce modèle d’entreprise.
Un modèle d'entreprenariat moderne
"Face à la crise, le modèle de la franchise prouve une nouvelle fois sa solidité et son attractivité. Ses acteurs ont su s’adapter en développant le digital comme levier de croissance pour leur activité", affirme Bertrand Magnin, directeur du développement Banque Populaire. "La crise a aussi confirmé que les commerçants de demain seront ceux de l’omni-canalité, capables de jouer la complémentarité entre leurs points de vente physiques et le web", complète Véronique Discours-Buhot.
L’enquête annuelle observe effectivement qu’ils tirent des leçons de leur expérience de ces deux dernières années. Parallèlement à leurs efforts digitaux, les enseignes renouent avec la croissance en actionnant le levier de l’écoresponsabilité. Car trois quarts de leurs membres perçoivent une attente de leurs clients dans ce domaine.
En conséquence, 71 % de leurs franchiseurs proposent déjà ce type d’offre. Cette dynamique fait dire à Véronique Discours-Buhot que " la franchise est un modèle d’entrepreneuriat moderne, dans l’air du temps et surtout, performant ! Elle prouve chaque jour qu’elle est un vrai moteur économique, social et sociétal". Ce modèle reste aussi particulièrement rassurant pour les banques (Banque Populaire en tête), qui financent le développement de ces réseaux.
La franchise en quelques chiffres
Parmi les 23 % de Français désireux de créer leur entreprise, 43 % envisagent la franchise.
Du côté des franchisés :
- 36 ans : âge moyen à l’ouverture du premier point de vente (alors que la moyenne d’âge des franchisés est de 46 ans).
- 76 % des franchisés étaient salariés avant d’ouvrir leur enseigne.
- 50 % d’entre eux ont changé de secteur par rapport à leur activité précédente.
- 30 jours : la durée moyenne de leur formation initiale.
Du côté des franchiseurs :
- 93 % des franchiseurs ont ouverts au moins un point de vente l’an dernier.
- 12 nouveaux points de ventes en moyenne ont été lancés dans les 12 derniers mois.
- 84 % des franchiseurs proposent une formation au personnel des franchisés.
- 33 % des points de ventes sont ouverts dans des villes de plus de 100 000 habitants.
- 60 % des franchiseurs favorisent le parrainage des nouveaux adhérents par des franchisés déjà installés.