L'interview WhatsApp de… Sylvie Fabier (First Stop Ayme)

Bonjour Sylvie. J’espère que vous allez bien. Question assez générale pour débuter : comment appréhendez-vous cet exercice ? Stressée ? À l’aise ?
Plutôt à l’aise 😊
Le but de cette interview est de mettre en lumière des personnalités féminines et des parcours professionnels. Ça vous semble important d’être un exemple ?
Le plus important à mes yeux dans cette dimension d’exemplarité est d’être reconnue pour mon expertise et mon engagement. C’est le meilleur moyen de viser l’excellence. C’est un style de leadership positif fait de bienveillance, d’empathie et de partage de connaissances, le tout pour une meilleure collaboration.
Avant de vous mener au pneu, votre parcours vous a d’abord guidée vers la comptabilité. Avec une appétence particulière pour ce domaine ?
Pas vraiment, mais cette expérience m’a surtout ouvert des portes dans la relation client, la relation avec l’autre... C’est ce qui me motive tous les jours encore aujourd’hui.
C’est un point commun entre cet univers et celui du pneumatique selon vous ?
Oui, car les interactions sont quotidiennes, que ce soit auprès des clients B2C, B2B ou même avec mes collègues. Il y a toujours une notion de support, de contribution, de réponse à des besoins. Il faut s’adapter, gérer un conflit ou litige, et pour cela j’essaie de faire preuve d’écoute et de pédagogie. Quel que soit mon interlocuteur, ce que je vends, ce que je veux mettre en place me demandent systématiquement de bien communiquer.
Après un passage chez Fraikin, vous rejoignez le groupe Ayme en 2009. Pourquoi ce virage ?
Je me suis dit, finalement, pourquoi pas ? J’ai un caractère fonceur et curieux. J’ai eu cette opportunité que j’ai saisie. Cela a ouvert mon champ de compétences et de connaissances. J’aime apprendre et découvrir. Mon parcours personnel a dû très certainement faciliter mon sens de l’adaptation.
Et vous avez découvert ce milieu avec un poste de commercial autour de Lyon, c’est bien ça ?
Oui, tout à fait, j’avais déjà mis un pied dans les véhicules industriels et intégrer le milieu des pneumatiques industriels faisait sens comme une sorte de suite logique.
De commerciale, vous allez ensuite devenir cheffe d’agence en 2015. Avec un rôle plus global et une notion managériale plus forte ?
En effet, je passe d’un rôle où je n’ai à m’occuper que de mon portefeuille et de mes clients, à un autre à forte responsabilité. La fonction de cheffe d’agence implique la bonne gestion du centre de profit (j’étais à l’aise avec mon expérience dans les finances et la comptabilité), mais aussi une grande partie de management. Être manager nous rend soucieux, car la sécurité et le bien-être des collaborateurs prend une dimension tout autre pour que cela fonctionne.
En 2021, vous allez reprendre vos études en parallèle de votre travail. Un choix courageux qui répondait à quelles ambitions ?
C’est difficile de parler de courage, il fallait que je le fasse, c’est tout. Quand j’ai commencé dans le milieu industriel, j’avais le sentiment qu’il fallait que je sois davantage exemplaire et technique du fait d’être une femme. Mon ambition était d’évoluer au sein de mon entreprise, mais pour accéder à un autre type de fonction chez First Stop Ayme ou ailleurs, il fallait acquérir un diplôme supérieur. Mon executive MBA en management d’entreprise à l’ère du digital m’a permis de me "mettre à jour" sur toutes les matières. Trente ans se sont passés entre mon DUT et 2021. J’avais besoin de renforcer mon estime de moi pour oser "prétendre" à un changement de poste. Le plaisir d’apprendre m’a stimulée et m’a permis de m’ouvrir à de nouvelles expériences.
C’était un sacrifice ?
Plus qu’un sacrifice, ma vie personnelle a été suspendue pendant deux ans ! J’ai dû jongler entre mes responsabilités professionnelles et personnelles. Je devais me dégager du temps, trouver de la motivation après une intense journée de travail, ce qui impactait ma vie familiale et sociale. Malgré ces défis, j’ai le sentiment d’accomplissement car mes enfants sont très fiers de moi, cela les motive pour qu’ils fassent eux-mêmes des grandes études, et mon mari également car je n’ai rien lâché malgré des moments de doutes et de fatigue. Et j’aime bien l’idée que cela peut motiver et inspirer les femmes en général.
Une fois ce MBA obtenu, vous allez prendre un virage en devenant responsable des solutions de mobilité de First Stop. En quoi consiste ce rôle ?
Ma mission principale est de piloter la mise en place et l’évolution de solutions de mobilité qui concernent nos activités chronotachygraphe, télématiques, et IA pour nos clients et pour la gestion de leur flotte. Je définis une roadmap cohérente avec la vision de l’entreprise mais aussi avec le groupe Bridgestone auquel nous appartenons. C’est un rôle de support, de pilote, d’accompagnement dans le changement, en lien étroit avec différents services (formation, RH, IT, les régions, etc.). Je coordonne également avec les prestataires. Pour faire simple, j’accompagne de façon opérationnelle et commerciale nos organisations et nos clients vers des solutions de mobilité adaptées à leurs besoins.
En passant d’Ayme à Bridgestone, vous avez aussi intégré un groupe international. Une expérience à l’étranger pourrait-elle vous séduire à l’avenir ?
Plus que me séduire, c’est même dans mes projets ! Intégrer un groupe comme Bridgestone ouvre des portes dans le monde entier, mais je vise principalement l’Asie puisque je parle une langue asiatique, entre autres.
Merci Sylvie ! Bonne continuation.
Cet article est extrait du Journal du Pneumatique n°191 de septembre-octobre 2025.