Matériaux durables : Michelin présente deux pneus concepts homologués pour la route
Quelques jours après Goodyear, qui s'est appuyé sur le concept car Oli de Citroën pour mettre au point des pneumatiques hautement respectueux de l'environnement, c'est au tour de Michelin de s'illustrer sur ce terrain si stratégique pour l'avenir. Et alors que tous les principaux manufacturiers planchent sur ce sujet, le groupe clermontois franchit une nouvelle étape en dévoilant, en première mondiale, deux innovations s'inscrivant précisément dans ce cheminement.
Des performances comparables à celles des pneus actuels
A l'occasion d'une visite de son usine italienne de Cuneo – à retrouver dans Le Journal du Pneumatique n°176-177 de novembre-décembre 2022 – Michelin a présenté à la presse un pneumatique pour véhicule léger et un second pour autobus comprenant respectivement 45 % et 58 % de matériaux durables. Un défi relevé grâce à un recours plus important au caoutchouc naturel, à l'apport de noir de carbone recyclé, de silice issue d'écorces de riz ou encore d'acier recyclé.
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Derrière cette réussite technologique, s'en cache une autre, peut-être encore plus importante pour l'avenir de ce type de pneus verts. Si leur commercialisation n'est pas attendue avant deux à trois ans, ces deux concepts ont pour particularité d'être déjà homologués pour la route. Un point crucial qui vient prouver que ces enveloppes présentent des niveaux de performance rigoureusement identiques aux produits de Bibendum déjà disponibles sur le marché.
La feuille de route est tenue
"Ces homologations sont très importantes car elles démontrent que nous pouvons avancer sur cette question des matériaux durables avec des produits répondants aux standards de performances attendus par le marché et conformes à l'exigence du groupe Michelin", note Cyrille Roget, directeur de la communication scientifique et innovations du fabricant. Pour le responsable, les sources de satisfactions sont d'ailleurs multiples.
Et de mettre en exergue le fait que Bibendum tient ainsi sa feuille de route – avec l'ambition déjà annoncée et aujourd'hui réaffirmée d'atteindre 40 % de matières biosourcées, renouvelables ou recyclées dans ses pneus d'ici 2030 et 100 % d'ici 2050 – mais aussi que ces développements se concrétisent avec cohérence et bon sens. "Dans le fond, le véritable enjeu n'est pas tant le pourcentage de matériaux durables que l'on met dans ces pneumatiques. Le véritable enjeu c'est l'impact global sur l'environnement de leur fabrication."
Produire aussi localement que possible
D'où l'idée d'identifier les matières, de les récupérer, de les traiter et de les transformer de façon aussi locale que possible. Ce que réussit de mieux en mieux à faire le tricolore grâce à son propre savoir-faire et celui de ses multiples partenaires (Pyrowave, Enviro, Clarios, BioButterfly…). Cyrille Roget rappelle ainsi que "respecter l'environnement, maintenir la performance et déployer une technologie de série dans les usines est un véritable défi. Fabriquer un pneu est très complexe. On parle d'un produit qui contient tout de même environ 200 ingrédients différents !"
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C'est sur cette base de travail, toujours plus vaste et toujours plus concrète, que Michelin va continuer de se construire. Si aujourd'hui ces taux d'efficience environnementale sont présentés sur deux produits précis, il n'est pas interdit d'envisager que naissent deux nouvelles gammes à horizon 2024 ou 2025. Sans trop en révéler, la direction du fabricant indique que tout ce travail pourrait très bien profiter aux gammes actuelles, la finalité n'étant pas (forcément) d'élargir le portefeuille mais bien de le rendre plus respectueux de l'environnement.