Arrêt de l'hydrogène chez Stellantis : Michelin provisionne 140 millions d'euros

Annoncée le 16 juillet 2025, la fin du programme hydrogène chez Stellantis va avoir des répercussions bien au-delà du groupe automobile. Engagé avec Michelin et Forvia dans Symbio, coentreprise spécialisée dans la fabrication de piles à hydrogène, Stellantis a provoqué de vives réactions de ses partenaires.
Face à l'incertitude générée par cette décision, Michelin a annoncé avoir provisionné 140 millions d'euros au titre des "avances consenties à la coentreprise Symbio et des risques futurs". L'usine de piles à combustible toute neuve de Symbio dans la banlieue de Lyon (69) devait être occupée à 80 % par la production dédiée à Stellantis.
Un conciliateur nommé
Le constructeur a justifié son choix en évoquant l'absence de "perspectives de rentabilité économique à moyen terme" sur le marché de l'hydrogène. Michelin avait alors condamné une "décision inattendue, brutale et non concertée", "d'autant plus surprenante que Stellantis a toujours affiché l'ambition d'être le pionnier de ce nouveau marché". Un conciliateur a été nommé depuis, a indiqué le directeur financier de Michelin, Yves Chapot, lors d'une conférence de presse.
Un autre grand équipementier automobile français, OPmobility (ex-Plastic Omnium), devait aussi fournir des réservoirs à hydrogène à Stellantis, fabriqués dans une nouvelle usine à Compiègne (60). "Ça nous impacte sur la montée en cadence de l'usine", a commenté le directeur général d'OPmobility, Laurent Favre, à l'occasion de la publication des résultats semestriels du groupe.
L'équipementier est "en négociation avec Stellantis" pour des dédommagements, mais il livre aussi des réservoirs en plus petits volumes pour des trains et des poids lourds, ainsi que pour BMW à partir de 2028.
Une décision qui va coûter cher
Stellantis a évalué à 700 millions d'euros le coût de la fin de ce programme dans l'hydrogène, qui devait le placer dans la course avec Toyota et Hyundai, notamment, alors que Renault a aussi fait capituler son programme dans l'hydrogène. Par rapport aux utilitaires électriques, qui commencent à se multiplier dans les villes, les véhicules à hydrogène se rechargent rapidement et profitent d'une grande autonomie, des critères particulièrement recherchés par les entreprises.
Ils ont aussi besoin de plus petites batteries, et donc de moins de matières premières. Mais les modèles à hydrogène sont très chers à l'achat, autour d'une centaine de milliers d'euros l'unité, et les stations de recharge, coûteuses à installer, restent rares. (Avec AFP)
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