Bridgestone : premier revers judiciaire pour les salariés de Béthune qui bataillent pour sauver leur usine
Signé en février dernier par la direction de Bridgestone France et les syndicats du site nordiste, le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) de l'usine de Béthune, vouée à fermer ses portes le 3 mai 2021, a été homologué par la Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi). "Ce plan qui vise à offrir à chaque salarié du site un accompagnement personnalisé va désormais entrer dans sa phase de mise en œuvre", indique le manufacturier dans un communiqué.
Certains salariés n'entendent pas s'en satisfaire et une quarantaine d'entre eux, en rupture avec l'intersyndicale, regroupé au travers de l'association des Affranchis de Bridgestone, bataille devant les tribunaux pour tenter de freiner la fermeture de l'usine. Ces derniers viennent toutefois d'enregistrer un premier revers.
Les "Affranchis" vont faire appel
Le tribunal judiciaire de Lille a rejeté en référé le recours où ils demandaient la poursuite des relations commerciales entre l'usine de Béthune et Bridgestone Europe, arguant des règles présidant à la rupture de telles relations. Le tribunal a estimé que les "Affranchis" ne pouvaient demander à un juge de condamner l'employeur à respecter son propre contrat de production avec Bridgestone Europe, qui détient la totalité du capital de Bridgestone France.
Il a néanmoins jugé que "le contrat de production de pneus pour l'usine de Béthune est toujours en cours", se félicite leur avocat, Me Fiodor Rilov. "Il n'est ni soutenu ni justifié de ce que le contrat liant les sociétés Bridgestone France et Bridgestone Europe NV/SA est déjà rompu en droit, les demandeurs soutenant seulement que la production a déjà partiellement cessé, ce que les défenderesses contestent par ailleurs", mentionne le jugement. Les "Affranchis" vont faire appel. (Avec AFP)