Bruxelles officialise la taxation des pneus chinois
Dix-huit mois après avoir été saisi du problème par un conglomérat de professionnels du secteur, représentant 45 % de la production de pneumatiques neufs et rechapés sur le Vieux Continent, et six mois après avoir acté une taxation provisoire, l'Union européenne vient de présenter les mesures définitives portant sur les droits antidumping imposés sur les pneus de camions et d'autobus ainsi que sur les pneus rechapés fabriqués en Chine et importés.
Si Bruxelles avait officialisé la mise en place de droits à taux fixe sur ces pneumatiques dès mai dernier, ce règlement a revu à la hausse ces taxes, dont le montant varie en fonction des marques : de 42,73 euros à un maximum de 61,76 euros par enveloppe.
Exemple : les pneus produits par Hankook en République populaires seront pénalisés de droits de douane de 42,73 euros par unité tandis que Giti Tire et Aeolus Tire devront respectivement s’acquitter de droits s’élevant à 47,96 et 49,44 euros. Précisons que les manufacturiers mondiaux fabricant des pneumatiques dans leurs usines chinoises (Michelin avec Shenyang Tire, Bridgestone avec Huizhou, etc.) devront s’acquitter de droits fixés à 49,31 euros par pneu.
Pour mémoire, cette nouvelle réglementation doit permettre aux manufacturiers européens de mieux faire face à la concurrence des gommes chinoises à bas coûts qui ont fortement pénalisé leur activité rechapage ces dernières années. Avec la crise économique, de nombreux transporteurs se sont en effet laissés tenter par ces enveloppes à la "rechapabilité" quasi-nulle. Depuis 2012, en Europe, on estime que 150 rechapeurs indépendants ont dû mettre la clé sous la porte.