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Manufacturiers

Comme le craignaient ses syndicats, Michelin va fermer deux de ses usines

Publié le 5 novembre 2024

Par Romain Baly
2 min de lecture
Justifiant ce choix par l'effondrement du marché des pneus industriels, le groupe Michelin vient d'acter la fermeture avant 2026 de ses usines de Cholet (49) et de Vannes (56). Une annonce que les syndicats du manufacturier appréhendaient depuis des semaines.
L'usine vannetaise de Michelin emploie 299 salariés qui produisent principalement des câbles métalliques pour des pneus. ©Michelin

Les réponses demandées sont arrivées et elles ne sont clairement pas positives. Depuis plusieurs semaines, une intersyndicale du groupe Michelin avait engagé un bras de fer avec sa direction. Objet de son courroux ? Le manque de transparence quant au devenir de plusieurs sites du manufacturier confrontés à une baisse d'activité. Ce mano a mano avait conduit il y a quelques jours les représentants syndicaux à se retirer de toutes les réunions, déplorant l'attitude de leur hiérarchie.

Ce mardi 5 novembre 2024, Michelin a enfin apporté des précisions quant à leurs interrogations. Si celle de Joué-lès-Tours (37) y échappe, les usines de Cholet (49) et de Vannes (56) vont fermer leurs portes. Et ce, avant 2026, mettant dans l'incertitude les 1 254 salariés concernés.

Effondrement de l'activité et dégradation de la compétitivité

"C'est l'effondrement de l'activité qui a provoqué cette situation, et je veux dire à tous ces salariés que nous ne laisserons personne au bord du chemin", a déclaré le PDG de Michelin, Florent Menegaux, dans un entretien à l'AFP. La fermeture est devenue "inéluctable" en raison de la concurrence asiatique sur les pneus de camionnettes et de poids lourds, les secteurs des deux usines. La direction du groupe français évoque aussi dans un communiqué la "dégradation de la compétitivité de l'Europe".

Dans un contexte de crise pour les équipementiers automobiles, le groupe s'engage à "accompagner chacun des salariés concernés avec des solutions sur mesure", avec des offres d'emplois dans d'autres entreprises ou dans le groupe, ou bien en préretraite.

La grande usine de Cholet (Maine-et-Loire) emploie 955 salariés qui fabriquent principalement des petits pneus pour camionnettes (17 pouces et moins). Ce segment du marché "a connu une baisse significative" en Europe au cours des dernières années, "avec une réduction drastique des volumes de production (...) sans perspective de redressement", justifie Michelin.

Deux usines allemandes fermeront aussi en 2025

Le site de Vannes (Morbihan) compte 299 salariés qui produisent principalement des câbles métalliques pour des pneus fabriqués ensuite en Espagne et en Italie notamment. L'usine bretonne a connu une baisse continue de ses volumes de production "en raison notamment de l'évolution du niveau de la demande des usines poids lourd du groupe en Europe (...) sans perspective de redressement", souligne Michelin.

Le groupe "accompagnera également les deux territoires impactés en participant à la création d'au moins autant d'emplois que ceux supprimés", a-t-il promis. Dans l'immédiat, Michelin va arrêter la production sur les deux sites jusqu'au 13 novembre pour "permettre à la direction et aux organisations syndicales de proposer des échanges collectifs et individuels aux employés".

Le groupe traverse une année difficile avec le ralentissement du marché des véhicules neufs. Michelin avait déjà fermé son site de La Roche-sur-Yon (Vendée) en 2020, et prépare la fermeture d'ici 2025 de deux usines en Allemagne. (Avec AFP)

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