Continental envisage près de 5 000 suppressions d’emplois
Le début de l’automne est décidément morose pour les manufacturiers. Au moment même où Michelin officialisait la fermeture de son usine allemande de Bamberg, Continental annonçait sa volonté de l’imiter. L’équipementier allemand a présenté ce mercredi 25 septembre 2019 un vaste programme de restructuration visant à faire 500 millions d'euros d'économies annuelles dès 2023. Suppressions d’emplois et fermetures d’usines sont ainsi à prévoir.
Au total, 20 000 postes sur 244 000 dans le monde seront concernés par des "transformations" d'ici 2029, dont des suppressions mais aussi des transferts à d'autres sites du groupe ou vers de nouvelles activités, indique l'entreprise dans un communiqué sans détailler la répartition des mesures. L'équipementier répond ainsi à "la baisse de la production automobile mondiale" et "la demande plus forte de clients pour des solutions numériques", explique Continental.
Allemagne, USA, Italie, Malaisie…
La hausse des coûts et une baisse des ventes ont déjà conduit mi-août à une baisse des objectifs annuels. La restructuration devrait faire baisser les coûts bruts annuels de 500 millions d'euros par an à partir de 2023. Quelque 4 800 emplois pourraient disparaître dans les prochaines années sur sept sites d'ores et déjà détaillés, dont trois en Allemagne, deux aux Etats-Unis, ainsi qu'un en Italie et un en Malaisie.
Ce chiffre inclut 1 800 postes concernés sur le seul site de Babenhausen. Les usines en Virginie et en Caroline du Nord, employant 1 400 personnes, devraient être fermées, et la production de pneus pour poids lourds à Petaling Jaya (Malaisie) arrêtée d'ici fin 2019. Mais la disparition de postes sur un site ne signifie pas nécessairement "que les personnes se retrouvent sans emploi", a souligné un porte-parole auprès de nos confrères de l'AFP.
Miser sur de nouveaux leviers
En parallèle, Continental promet justement "un grand nombre" de créations d'emplois dans de nouveaux secteurs industriels liés à l'électrification des voitures, l'informatique ou la conduite autonome et compte sur son "marché de l'emploi interne" pour requalifier les employés. Les suppressions se feront, elles, par non-renouvellement de départs et "des licenciements seront le dernier recours, mais nous ne pouvons pas les exclure", a ajouté Elmar Degenhart, patron de l'équipementier, cité dans un communiqué.
"Nous affrontons la crise de l'industrie automobile et en sortirons plus forts, comme il y a déjà dix ans", a-t-il promis. Pilier de l'industrie allemande depuis des décennies, la branche automobile est secouée par l'électrification, les conflits commerciaux et le Brexit. En Allemagne, sur les huit premiers mois de l'année, la production automobile a reculé de 11 % sur un an, selon les chiffres de la fédération des constructeurs allemands (VDA). (Avec AFP)