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Manufacturiers

Continental travaille son arrière-boutique

Publié le 25 février 2025

Par Romain Baly
3 min de lecture
Conscient des enjeux liés à la logistique, le manufacturier allemand est pleinement engagé dans cette problématique et s’appuie depuis de nombreuses années sur deux entrepôts dans l’Hexagone. Continental nous a accueillis au sein de l’un d’eux, situé à Mer (Loir-et-Cher). Un outil stratégique, couvrant une bonne moitié du pays et stockant jusqu’à 340 000 pneus.
La plateforme Continental de Mer (41) dessert 60 % du territoire français (la façade ouest et la moitié nord) en J+1 grâce à son vaste stock. ©Continental

C'est un travail de l’ombre, difficile à valoriser aux yeux du grand public et pourtant si important. Dans toutes les organisations ayant une dimension globale, le fait d’avoir toujours le bon produit, au bon moment, au bon endroit, demeure ainsi un impératif. Mais la gestion de flux entrants et sortants, avec des volumes parfois très conséquents, ne laisse aucune place à l’improvisation.

De surcroît dans le pneumatique. Un univers où la complexité du produit, associée au nombre astronomique et toujours plus conséquent de références, rend la problématique extrêmement sensible. Comme tous ses confrères premium, Continental connaît bien le sujet. Dans toutes les régions du globe où il rayonne, le manufacturier allemand s’appuie sur des outils logistiques. En France, son activité est soutenue par deux entrepôts situés à Monteux (84) et à Mer (41).

Le premier, d’une surface de 20 000 m2, permet au groupe de couvrir un grand quart sud-est (ainsi que la Corse) allant au nord jusqu’en Côte-d’Or et Haute-Saône, et à l’ouest jusque dans les Hautes-Pyrénées. Le second dessert donc tout le reste du territoire. C’est là que Continental a accueilli Le Journal du Pneumatique fin novembre. L’occasion de découvrir un lieu aux dimensions hors normes et aux spécificités multiples.

La flexibilité comme maître-mot

"Les objectifs d’une plateforme logistique sont nombreux mais aussi antinomiques" pose en préambule Stéphane Guallarano, coordinateur logistique de Continental France, et guide lors de cette visite. Assurer un haut niveau de service, maîtriser les coûts, avoir toujours le bon stock ou encore inscrire l’ensemble dans une démarche de développement durable sont autant de défis à relever.

Dans le Loir-et-Cher, Continental a choisi de s’appuyer sur le groupe Deret. Le logisticien orléanais est un poids lourd du secteur (le 6e en France) avec ses 7 000 employés, ses deux millions de mètres carrés d’entrepôts et ses 533 millions d’euros de chiffre d’affaires. Les deux entités travaillent main dans la main depuis 2007, date à laquelle est devenue opérationnelle cette plateforme.

Bâtie en forme de H, celle-ci s’étend sur 36 000 m2 et prend des airs de caverne d’Ali Baba. Car l’implantation de Mer stocke en effet l’ensemble du portefeuille produits de Continental. Comprendre par là des produits aux tailles et aux poids très variés, allant de 10 cm et 300 g pour un pneu de chariot élévateur à plus de deux mètres et près d’une tonne pour un autre destiné à un dumper.

La plateforme doit ainsi faire preuve d’agilité tant dans son stockage que dans la manipulation de ses flux. Sur le premier plan, les enveloppes sont entreposées par palette ou sur des racks pouvant s’élever jusqu’à neuf mètres de haut. Côté gestion, dans la mesure où une quarantaine de camions transitent quotidiennement sur le site, aucune palette ni aucune commande ne peut rester en attente très longtemps.

Grande centrale ou petit garage, la garantie du même service

Les 40 salariés de la plateforme s’activent. Si leur travail demeure très manuel, des outils leur viennent en aide. Pour le picking bas, ils peuvent par exemple être équipés d’exosquelettes. Une technologie très innovante et qui, bien qu’elle ne soit pas appréciée par tous les opérateurs, s’avère être une réponse tangible aux problèmes de santé musculosquelettiques très répandus dans ce type de métier où les charges à assumer tous les jours abîment les corps.

En outre, pour les produits stockés plus haut, ou pour la manipulation des palettes, les employés utilisent des chariots élévateurs (40 au total), certains disposant même de pinces permettant d’agripper les pneus les plus lourds. Sur le plan environnemental, la plateforme de Mer a investi dans un éclairage à LED avec des détecteurs de présence. Côté gestion des déchets, les films plastiques sont progressivement supprimés, tandis que les cartons laissent peu à peu leur place à des palettes et autres supports réutilisables.

Preuve de son importance, le site peut entreposer lors des pics annuels jusqu’à 340 000 enveloppes, et entre 250 et 270 000 en moyenne tout au long de l’année, avec 60 000 références. Au global, 26 000 tonnes de pneus vendus y sont expédiées. Avec une promesse ayant valeur de mantra : du J+1, partout en France ! C’est au prix de cette exigence que Continental est capable de proposer un service de pointe et homogène à une grande centrale nationale commandant des milliers de pneus comme à un petit garage local n’en souhaitant que deux.

 

Cet article est extrait du Journal du Pneumatique n°188 de janvier-février 2025.

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