Fermetures chez Michelin : les syndicats majoritaires ont signé le PSE

Les sites Michelin de Cholet (49) et Vannes (56) savent depuis l'automne 2024 que leurs jours sont comptés. Après des mois de négociations acharnés, les mesures d'accompagnement liées au plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) de ces usines viennent d'être validées. Les syndicats CFE-CGC, CFDT et Sud, majoritaires, ont annoncé les avoir signées.
Cet accord prévoit un accompagnement pour les salariés concernés soit en mobilité interne, soit en préretraites, soit en mobilité externe, cette dernière option constituant le plus important contingent avec près de 900 des 1 254 employés concernés.
Les salariés veulent tourner la page
"Nous sommes signataires de l'accord mais nous continuerons à dénoncer le caractère illégitime des licenciements économiques", a déclaré à l'AFP José Tarantini, délégué syndical central CFE-CGC, premier syndicat chez Michelin France (32,4 %). La CFDT (27,8 %) a également annoncé dans un communiqué qu'elle signait l'accord jugeant "globalement acceptables les propositions finales".
"Il y a une volonté chez les salariés de signer et de tourner la page", a résumé auprès de l'AFP Nicolas Robert (Sud, 21 %), ajoutant que son syndicat, bien que signataire, n'était "pas d'accord avec ce PSE et ces licenciements qui n'ont rien d'économiques". De son côté, la CGT (18,8 %) n'a pas signé cet accord, car elle refuse "d'accompagner des fermetures d'usines", a déclaré son délégué syndical central Romain Baciak.
Pour le calcul de l'indemnité de départ en cas de mobilité externe, il est prévu pour l'indemnité supra-légale une indemnité forfaitaire de 40 000 euros bruts, une majoration de 1 250 euros par année d'ancienneté ainsi qu'une majoration en fonction de l'âge (entre deux et six mois de salaire).
Aide au logement, accompagnement des conjoints
Selon la CFDT, les mesures concernant la mobilité interne prévoient des aides au logement et l'accompagnement des conjoints et des enfants. Pour les salariés dont le départ en retraite à taux plein interviendra au 1er janvier 2031 au plus tard, l'accord prévoit une dispense d'activité pour deux tiers du temps de travail rémunérée à 75 % du brut.
Le syndicat précise que l'enveloppe globale est supérieure de 18 % à celle accordée à l'occasion de la fermeture de l'usine de La Roche-sur-Yon (85) en 2020, et de 35 % à la base qui serait accordée en l'absence d'accord.
Le fabricant français de pneus, qui a réalisé en 2024 un bénéfice net en baisse de 4,7 %, à 1,9 milliard d'euros, a aussi décidé des fermetures aux États-Unis et en Allemagne, des réorganisations en Chine et en Pologne et la vente de deux usines au Sri Lanka. Michelin emploie environ 20 000 personnes en France, selon son site internet. (Avec AFP)