Goodyear quitte le Venezuela
Le manufacturier américain Goodyear a stoppé la production de son usine de Valencia, dans le nord du Venezuela. Une annonce soudaine qui intervient dans un contexte d'inflation et de pénurie des matières premières.
"Goodyear Venezuela a été contraint de cesser ses activités dans son usine de Valencia, dans l'État de Carabobo" C'est par ces mots affichés à l'entrée de ce site de production implanté dans le nord du Venezuela et sans plus de précisions que Goodyear a annoncé la fin de ses activités locales. Le groupe américain allonge ainsi la liste des multinationales ayant quitté le pays en raison de la crise économique qui se traduit par une hyperinflation et une pénurie de matières premières.
Goodyear a assuré s'être acquitté du versement des salaires et des indemnités de ses employés et s'est engagé à octroyer une prime "additionnelle exceptionnelle" dans les prochains jours, en plus de "dix pneus pour chaque salarié". Cette fermeture a néanmoins pris les ouvriers de court, a déclaré à la presse le syndicaliste Luis Lovera. "C'est une surprise parce que l'usine tournait normalement jusqu'à vendredi dernier" a-t-il assuré.
Un fonctionnement déjà très ralenti
Mais avec 1 500 à 1 900 unités produites par jour selon Luis Lovera, l'usine ne fonctionnait qu'à 20% de sa capacité de production. En septembre dernier déjà, son concurrent italien Pirelli avait cédé son usine et toutes ses activités au Venezuela après 28 ans d'activités, faute de matières premières. Pirelli avait conclu un accord avec une alliance d'entrepreneurs sud-américains et la société Sommers International, qui prévoit une continuité en termes d'emplois.
Ce départ était intervenu une semaine après le lancement d'un plan de réformes économiques par le président Nicolas Maduro, qui a multiplié le salaire minimum par 34 et dévalué la monnaie de 96 %. Parmi ces mesures, Nicolas Maduro a également interdit aux entreprises d'augmenter leurs prix.