L’État octroie un prêt de 85 millions d'euros à l'usine Goodyear d'Amiens
Tandis que le site était menacé de fermeture d'ici "cinq ans", selon le président d'Amiens Métropole, Alain Gest (LR), notamment en raison de la concurrence venue d'Europe de l'Est, l'usine Goodyear d'Amiens-Sud (Hauts-de-France), qui emploie 800 salariés, voit son avenir s'éclaircir. Au printemps 2022, l’État et le groupe américain s'étaient engagés à redynamiser l'outil de production picard en y investissant respectivement 44,6 et 100 millions d'euros.
Investir pour monter en compétences
Ce que l'on savait moins à l'époque, c'est que l'exécutif avait également promis à la firme d'Akron (États-Unis) - qui emploie 72 000 personnes dans le monde via 57 usines réparties dans 23 pays - un prêt pour accélérer la transformation de l'usine d'Amiens. Selon un décret paru samedi 26 novembre au Journal officiel, le Gouvernement va lui octroyer un crédit de 85 millions d'euros, versé via la banque Natixis.
Tous ces fonds vont permettre dans un premier temps de pérenniser les emplois du site, en engageant notamment un vaste programme de formation, puis, dans un second, de moderniser et de digitaliser les chaînes de production. La finalité était pour Goodyear de voir son usine monter en compétences et y produire davantage de pneus de plus haute valeur ajoutée (17 à 21 pouces).
Le précédent Amiens-Nord
Plus inavouable, l'autre objectif est aussi de ne pas revivre avec Amiens-Sud la même débâcle qu'avec Amiens-Nord. En janvier 2014, ce site spécialisé dans la fabrication de pneus agricoles, avait fermé ses portes après un bras de fer de plus de six ans entre personnel et direction, entraînant le licenciement de 1 143 personnes.
Le groupe américain avait été condamné en mai 2020 pour licenciement abusif par le conseil des prud'hommes, qui avait estimé que les seules difficultés économiques de la filiale française ne suffisaient pas pour justifier le motif économique. Goodyear avait dû verser une indemnité au moins équivalente aux six derniers mois de salaire brut aux près de 800 salariés qui l'avaient attaqué. (Avec AFP)