Michelin acte 530 suppressions de postes pour la première phase de son plan de réorganisation
Trois mois après avoir présenté son "plan de simplification et de compétitivité", qui prévoit le départ de 2 300 salariés sur 17 000 en France dans les trois ans, Michelin amorce son déploiement. Le fabricant de pneus table sur 530 suppressions de postes en 2021, notamment à Clermont-Ferrand, Cholet, Montceau-les-Mines et Troyes, a indiqué Jean-Paul Chiocchetti, le DRH France du groupe, lors d'une conférence de presse. Ce dernier ambitionne également d'acter 670 départs à la retraite et 146 ruptures conventionnelles à ses salariés.
Les salariés qui restent également concernés
L'accord ébauché avec les organisations syndicales prévoit un congé mobilité de 12 mois minimum, et une indemnité entre 1,8 et 3 années de salaire, avec une somme plancher de 60 000 euros. Michelin prévoit de créer dans le même temps 200 nouveaux postes, et de recruter entre 250 et 270 personnes. "Nous devons accompagner la croissance dans les nouveaux domaines (hydrogène, recyclage), et réinternaliser des domaines de compétence qui étaient chez des sous-traitants, comme le système d'information", a souligné Jean-Paul Chiocchetti.
L'accord prévoit également un volet pour les salariés qui restent, avec notamment des hausses de salaire, des parcours de formation et des garanties sur la mobilité interne. "Au départ, la démarche de l'entreprise était d'accompagner les gens vers la sortie. Nous avons exigé des propositions concrètes et sérieuses", en termes de salaires et de conditions de travail, a souligné à l'AFP José Tarantini, délégué central de la CFE-CGE, le premier syndicat du groupe.
"Un équilibre quasi-acceptable" pour la CFDT
Pour Laurent Bador de la CFDT, "on est arrivé à un équilibre quasi-acceptable, qui va permettre de s'occuper des départs volontaires avec de vrais moyens mis en œuvre. Pour ceux qui partiront en pré-retraite, on a fait le job et obtenu des dispenses d'activité entre trois et six mois, ce qui n'était pas prévu au départ". Le syndicat SUD a également salué des propositions "très équilibrés", tandis que la CGT ne signera pas l'accord-cadre. Ce plan doit être validé en comité social et économique le 13 avril, avant d'être soumis à l'inspection du travail.
Michelin a prôné pour l'établissement de ce plan une "co-construction" avec les salariés, pour "permettre à chaque site industriel de faire émerger les meilleures solutions possibles", a souligné Jean-Paul Chiocchetti. Une "co-constructuion" saluée dans l'industrie par la CFDT, mais qui n'existe pas dans le tertiaire selon la CFE-CGC. "Il est important désormais de suivre la mise en application du projet dans chaque établissement et de rester vigilant sur les mesures déployées", a souligné José Tarantini. (Avec AFP)