Michelin en quête d'une meilleure rentabilité
Lors d'une conférence avec ses investisseurs organisée le 28 mai 2024 à Clermont-Ferrand (64), Michelin a partagé son optimisme. Le groupe a renforcé ses objectifs de rentabilité à moyen terme et a tenté de rassurer sur ses acquisitions hors pneus.
Il vise ainsi un résultat opérationnel de 4,2 milliards d'euros en 2026 (+16 % par rapport à 2023). Cela correspond à une marge brute de 14 % du chiffre d'affaires, a indiqué le directeur financier Yves Chapot. Le retour sur capitaux investis (ROCE) devrait atteindre plus de 10,5 % en 2026, contre 11,4 % en 2023. Michelin compte notamment continuer à réduire ses stocks de pneus, d'environ 500 millions d'euros d'ici deux ans.
Une production recentrée en Amérique latine et en Asie
"Entre 2020 et 2023, la route a été semée d'embûches", a souligné Yves Chapot. Le marché du pneu n'a pas retrouvé rapidement son niveau d'avant la crise du Covid. Michelin devrait d'ailleurs présenter des volumes de vente en baisse en 2024, notamment dans les pneus pour poids lourds et activités hors route comme la mine.
Alors qu'il a déjà annoncé des réductions d'effectifs début 2024, qu'il doit encore financer, le clermontois compte également réduire sa production en Europe et en Amérique du Nord au profit de l'Amérique latine et de l'Asie, pour mieux livrer les marchés locaux. "Nous revoyons constamment notre empreinte industrielle et on a encore des choses à régler", a souligné le PDG Florent Menegaux. "Les marchés devraient rebondir un peu plus fort mais nous voulons que nos technologies soient payées au juste prix", a-t-il ajouté.
Cinq milliards d'euros d'investissements annoncés
Michelin a également voulu rassurer les investisseurs en indiquant que ses activités hors pneus (services connectés, convoyeurs, matériaux innovants) intégraient maintenant la distribution. Son objectif de 20 % de chiffre d'affaires hors pneus en 2030 semblait très ambitieux, et aurait nécessité de larges acquisitions. Ses dirigeants estiment qu'il est beaucoup plus atteignable avec ce nouveau périmètre.
Michelin pourrait investir jusqu'à cinq milliards d'euros dans des acquisitions, "sans dégrader sa note" de crédit, selon Yves Chapot. Mais le groupe "ne fera pas de choses stupides juste pour atteindre un objectif", a ajouté Florent Menegaux. "Le potentiel de Michelin commence tout juste à se libérer et ce sera encore mieux après 2026", a conclu le PDG. (Avec AFP)