Michelin et Camso créent un géant du "hors route"
Le groupe clermontois casse sa tirelire pour s'offrir le canadien Camso, spécialisé dans les solutions de mobilité "hors route". Ce rachat, d'un montant évalué à 1,25 milliard d'euros, donnera naissance au numéro un mondial du genre.
C'est une opération d'envergure que vient de conclure Michelin avec la reprise de Camso. Les deux entreprises ont conclu une entente aux termes de laquelle Michelin fera l’acquisition de Camso pour un montant d’environ 1,25 milliard d’euros. Leurs activités hors route respectives seront bientôt réunies au sein d’une nouvelle division dirigée à partir du Canada. Cette union donnera naissance au numéro un mondial sur les marchés hors route.
Camso est une entreprise canadienne dont le siège social est situé à Magog, au Québec. Spécialisée dans les chenilles en caoutchouc pour les engins agricoles et les motoneiges ainsi que dans les pneus pleins et diagonaux pour le marché de la manutention, elle a réalisé un chiffre d’affaires de 974 millions de dollars lors de son dernier exercice fiscal. Ses effectifs s’élèvent à 7 700 collaborateurs.
Une frénésie de rachats en 2018
"Michelin et Camso ont de nombreuses valeurs en commun. Cette acquisition est une formidable opportunité réciproque. Michelin va pouvoir bénéficier de toutes les compétences de Camso sur les marchés de la mobilité hors route et Camso de toute l’expertise de Michelin sur les marchés de spécialités", commente Jean-Dominique Senard, le président du groupe Michelin. Après avoir dépensé 3,4 milliards d'euros depuis le début de l'année dans différentes opérations (création d'une société commune avec Sumitomo et rachat du britannique Fenner), le dirigeant entend à présent "faire une pause".
"Je veux aussi léguer à mon successeur un bilan financier très solide, ajoute Jean-Dominique Sénard qui passera la main à Florent Menegaux en 2019. Il faut garder toute sa force face au tsunami extérieur : n'oubliez pas que la part de marché des pneus chinois en Europe est passée de 5 % à 30 % en cinq ans. Il y a toujours dans ce pays une surcapacité de production phénoménale, qui se déverse en Europe".