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Manufacturiers

Michelin protège ses employés de la précarité

Publié le 24 avril 2024

Par Tristan Baez
2 min de lecture
Depuis fin 2023, 100 % des salariés de Michelin dans 66 pays sont rémunérés au “salaire décent”. Une mesure qui prend en compte un foyer de quatre personnes et s’aligne au coût moyen de la vie dans le pays concerné. Une initiative en forme de conviction profonde pour le groupe tricolore.
C’est au siège social de Michelin, à Clermont-Ferrand (63), que l’annonce du salaire décent à l’échelle mondiale a été faite.

La précarité des employés n’est plus une question chez Michelin. Le manufacturier clermontois vient d’obtenir la certification "Global living wage employer" de l’ONG Fair Wage. Dorénavant, 100 % de ses salariés dans 66 pays ont été augmentés au niveau du "salaire décent".

En 2023, lorsque le président, Florent Menegaux, et le directeur des ressources humaines, Jean-Paul Pats, prennent la décision de suivre les barèmes de l’ONG Fair Wage, seulement 5 % des effectifs du groupe sur les 135 000 employés sont en dessous du "bon" salaire. Une part minime donc, qui est réhaussée au salaire estimé par l’ONG au début de l’année 2024. Seules les entreprises nouvellement acquises n’ont pas encore été soumises à cette régulation salariale.

Comment chiffrer la décence ?

Le salaire décent va bien au-delà du salaire minimal du pays. Il est calculé sur la base d’une seule personne devant subvenir aux besoins d’un foyer de deux adultes et deux enfants. Il est aussi aligné au coût de la vie, donc de l’éducation, du logement ou encore des soins médicaux.

A lire aussi : Michelin revalorise la rémunération de ses salariés

En France, en données brutes, le salaire minimal est de 21 203 euros annuels. Selon Fair Wage, pour que ce salaire soit "décent", il devrait être de 25 356 euros en province. Il atteindrait même 39 638 euros en région parisienne. Dans certains pays, la différence est encore plus notable puisqu’il peut doubler, voire tripler, comme au Brésil où l’on passe de 16 944 à 37 347 reais.

Quoi qu’il en coûte

"La précarité de nos employés était inconcevable", explique Florent Menegaux. Le président de Bibendum laisse aussi entendre que des salariés qui sortent du "mode survie" améliorent indéniablement leurs performances au travail. Une manière de fonctionner typique du groupe. Ce dernier se démarquait déjà, il y a 100 ans, par ses révolutions sociales telles que les cités Michelin, les associations sportives ou encore les hôpitaux réservés à ses employés.

Les coûts de cette opération d'augmentation salariale mondiale ne sont pas rentrés dans l'équation. Selon la directrice rémunérations et avantages sociaux du groupe, Florianne Viala, "cela n'est pas le sujet". L'opération prendra effet d'ici quelques mois sur les employés des nouvelles entreprises acquises par Michelin. Les dirigeants de Bibendum réfléchissent à appliquer aussi cette augmentation sur les producteurs d'hévéa, élargissant le périmètre du salaire décent à 175 pays.

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