Pirelli estampille ses pneus durables

Certaines enveloppes du manufacturier milanais sont désormais marquées de deux flèches dans un cercle. Il s'agit du logo créé par Pirelli pour signaler ses modèles les plus respectueux de l'environnement. Plus de la moitié de leurs composants sont des matériaux d'origine biosourcée et recyclée. Cela, sans sacrifier leurs propriétés en matière de sécurité. Objectif : orienter les automobilistes sensibilisés aux thématiques environnementales vers ces pneumatiques plus durables.

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"Depuis plusieurs années, Pirelli réduit constamment son impact sur l'environnement : une politique confirmée par tous les principaux indices de durabilité, qui ont reconnu notre engagement et notre transparence, tant en termes de résultats que d'éthique, explique Giovanni Tronchetti Provera, responsable du développement durable et de la mobilité future de Pirelli. Résultat concret : le P Zero E contient plus de 55 % de matériaux durables. Cette caractéristique de la gamme est certifiée par le Bureau Veritas. Il est donc le premier à recevoir ce nouveau logo.

Deux ans d'avance sur l'objectif environnemental

Plus en détails, ces matériaux vertueux sont tirés de la combinaison de la séparation d'éléments obtenus par recyclage – notamment par pyrolyse de pneus usagés – et de la chimie du végétal. Selon la dimension de l'enveloppe, le contenu biosourcé varie de 29 à 31 %. Les composants d'origine biologique sont le caoutchouc naturel, les renforts textiles, les produits biochimiques, les bio-résines et la lignine. Tandis que les ingrédients issus du recyclage varient de 25 à 27 %, selon les dimensions de pneus. Il s'agit des renforts métalliques, les produits chimiques et – par équilibre de masse – le caoutchouc synthétique, la silice et le noir de carbone.

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Le P Zero E a permis d'atteindre les objectifs environnementaux de Pirelli (fixés pour 2025) avec deux ans d'avance. Pour le mettre au point, les chercheurs sont parvenus à allier matériaux durables et hautes performances d'un pneu UHP… En 2021, leurs travaux avait déjà permis d'être les premiers à produire un pneumatique certifié FSC (Forest Stewardship Council). Celui-ci utilise du caoutchouc naturel et de la fibre de rayonne originaires de plantations responsables. Celles-ci favorisent la diversité biologique, reposant sur une économie équitable pour les travailleurs locaux.

Désormais le manufacturier vise à réduire à moins de 30 % les ingrédients d'origine fossile sur certaines de ses gammes, d'ici à 2030. L'industriel veut y utiliser au moins 60 % de matériaux d'origine biosourcée et 12 % de matériaux recyclés. Une ambition sur laquelle ses services de recherche et développement travaillent déjà.

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À quoi servent les composants respectueux de l'environnement ?

De multiples composants issus de la chimie du végétal ou du recyclage entrent dans la composition des pneus éco-vertueux. La lignine est un déchet de cellulose notamment émis par l'industrie du papier. La silice de cosses de balles de riz est un déchet agricole intégré dans la bande de roulement (à la place de la "silice fossile"). Elle améliore la performance sur sol mouillé. Le noir de carbone circulaire est le fruit de la pyrolyse des pneus en fin de vie. Il est intégré au caoutchouc pour optimiser la stabilité et la résistance des enveloppes. Les polymères bio-circulaires sont également issus du recyclage d'enveloppes ou d'huile de cuisson usagée. Ils remplacent leurs homologues synthétiques.

Le caoutchouc naturel est tiré du latex de l'hévéa et donc de la biomasse. Il compose traditionnellement la base des enveloppes. Les bio-résines sont également extraites du végétal (graines de tournesol et de canola, résines d'arbres) équilibrant les performances du pneu entre environnement sec et humide. Enfin, la rayonne est une fibre dérivée de la cellulose employée pour le textile renforçant le pneu.