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Manufacturiers

PL, GC : la contre-attaque de Goodyear

Publié le 6 juin 2014

Par cynthia
7 min de lecture
Directement liés à une économie maussade, les marchés PL et GC sont en berne. Stables ou en légère perte au moins jusqu’en 2015, ils sont d’autant plus bagarrés que de nouveaux arrivants aux dents longues, par exemple Hankook et Continental en PL, attaquent fort. Disposant grâce aux FUELMAX et KMAX d’une offre techniquement au sommet, […]

Directement liés à une économie maussade, les marchés PL et GC sont en berne. Stables ou en légère perte au moins jusqu’en 2015, ils sont d’autant plus bagarrés que de nouveaux arrivants aux dents longues, par exemple Hankook et Continental en PL, attaquent fort. Disposant grâce aux FUELMAX et KMAX d’une offre techniquement au sommet, Goodyear en demande confirmation au TÜV allemand et communique sur les excellents chiffres obtenus par l’organisme indépendant. En GC, l’offre s’élargit mais dans tous les cas, c’est le client qui guide l’évolution des produits.

 

Directeur de la division pneumatiques industriels de Goodyear, Grégory BOUCHARLAT replace toujours ses interventions dans la mouvance des marchés. Au plan mondial, le groupe Goodyear achève sa convalescence avec 40 millions de pneus produits au premier trimestre 2014, entraînant un CA en baisse de 8 % mais un profit en hausse de 24 % ! Dans le détail, c’est l’Europe et le Moyen-Orient (EMEA) qui tirent le résultat avec +7.3 % en volume (16,2 millions de pneus) pour un CA à +4,3 % et un profit à +254,8 %. Explication de ces résultats « historiques » ? Un marché US en recul heureusement compensé par des ventes qui explosent en Europe de l’Est. Un mix produit en hausse et des prix en baisse pour les matières premières font le reste, mais Goodyear reste hyper confiant pour l’avenir. Son usine PL en Chine sort déjà 1 million de pneus par an ( à elle seule elle pourrait chausser la France à 100 % ! ) et se trouve déjà en sous-capacité, l’objectif de 10 à 15 % de croissance annuelle du résultat prend forme. La stratégie de la croissance régulière porte ses fruits et a redonné confiance aux actionnaires, majoritairement des fonds de pension, en dépit de prévisions de croissance à peu près nulle, à l’exception du remplacement EMEA +3 à 5 %.

Stabilité

En France, on évoque pudiquement un marché stabilisé, c’est déjà ça, mais à 900.000 pneus annuels contre 1,1 million autrefois alors qu’on ne voit aucune raison objective de revenir aux chiffres anciens. Et lorsqu’on sait que Hankook s’est invité au marché PL et que Continental investit massivement dans le PL ( et les réseaux qui vont avec ! ), on comprend la fierté de Grégory BOUCHARLAT lorsqu’il se félicite de conserver ses parts de marché, voire de progresser légèrement dans un tel contexte. En 2013 le marché remplacement a progressé de 6,23 % sur 2012 tandis que le rechapage chutait de 5 %, à 828.000, des chiffres qui contrastent avec ceux du premier quadrimestre 2014. Avec le remplacement à 330.000, en hausse de 10 %, et le rechapage à +5 %, on pourrait croire les beaux jours revenus. « Désolé, commente Grégory BOUCHARLAT, cette croissance ne durera pas. Le marché rechapage ne fait que revenir à son vrai niveau tandis que la crois sance du remplacement est liée aux conditions à la baisse des manufacturiers. Le sell in a été gonflé parce que les tarifs devenus très intéressants ont attiré des clients autrefois plutôt tournés vers l’import. Dans la réalité, le sell out entre + 3 % et + 5 % n’est pas au niveau du « in » et bien dans la prévision stable du marché ». Au passage, il s’interroge et s’inquiète un peu de cette nouvelle direction prise par le marché, qui rapproche dangereusement les prix des pneus budget neufs du bon rechapé.

 

L’expérience mortelle du rechapé VP n’est guère rassurante, surtout lorsque l’un des plus gros intervenants lance un pneu chinois à prix cassé. Il est possible de contrer cette offre mais c’est une nouvelle fois tirer tout le marché vers le bas... Une démarche pas très favorable au négoce dans la mesure où les volumes à venir ne remonteront pas : au remplacement on espère +3,2 % en 2014 sur 2013 et +2 % en 2015, +3,6 % au rechapage en 2014 et 0 % en 2015, pas de quoi pavoiser. Et sur quelles bases calcule-t-on ces prévisions ? Toujours les mêmes, le PIB national et les tonnes / kilomètres, on ne se trompe pratiquement pas, nous voilà prévenus !

Le TÜV à la rescousse

Présentés en septembre 2013, les nouveaux KMAX et FUELMAX apportaient avec leurs techniques de pointe une révolution marketing, faisant disparaître la traditionnelle classification « régional/longue distance ». Les autres grands manufacturiers ont adopté semblable démarche, avec des pneus typés kilométrage et les autres économies de carburant. Exemple cité par Goodyear, les camions de la STAF livrant hypers et supermarchés roulaient, du fait des petites distances et de la ville, en Régional : aujourd’hui ils chaussent des FUELMAX car l’objectif n°1 est devenu basse consommation et faible niveau sonore. Pour justifier ce choix F/K, on a ressorti les enquêtes présentées en 2013. Pour 500 flottes européennes, la hiérarchie des critères les plus importants est serrée : 77 % résistance au roulement, 76 % kilométrage, mais l’adhérence sur sol mouillé n’est pas loin, à 75 %. Le coût au km, 68 %, et la traction sur neige, 51 %, complètent le quinté gagnant qui a inspiré Colmar Berg pour concevoir les nouveaux K/F. La même enquête européenne recensant les inquiétudes des transporteurs confirme la direction prise : ils redoutent à 91 % l’augmentation du prix des carburants, l’augmentation des autres coûts 81 %, la législation UE sur la baisse du CO2 à 75 %.


Autrement dit en baissant la résistance au roulement avec les FUELMAX et offrant du kilométrage avec les KMAX on répond à ces attentes, Goodyear l’avait démontré de façon sommaire à Milan, en même temps que d’excellentes performances en freinage sur le mouillé. Il a remis ça sur une longue distance, sachant que les transporteurs se moquent des performances hormis une seule, le fameux TCO, coût global au kilomètre du camion. L’expertise a été confiée au TÜV Sud, organisme indépendant de grande réputation.
Les techniciens ont donc composé un attelage chaussé de FUELMAX S à l’avant du tracteur, D sur les roues motrices, la remorque ( 50 % de la conso, 36 % des ventes totales PL en France ! ) avec des Marathon LHT2. Selon une procédure pas révélée, et sur un kilométrage inconnu, les nouveaux produits Goodyear ont été comparés à ceux « des trois principaux concurrents ». On devine lesquels, mais ils ne sont pas précisés, tout au plus peut-on augurer qu’il s’agit de Michelin, Bridgestone et Continental, mais évidemment sans garantie. Au poids maxi de 40 tonnes, les relevés ont ensuite été extrapolés à une année de roulage, soit 150.000 km selon le TÜV (avec sans doute deux roumains au volant la vraie moyenne se situant à 100/110.000 km ?), 34 litres aux cent d’un gazole payé 1,30 € le litre. Economie estimée, jusqu’à 1200 € par rapport au meilleur pneu concurrent, 1950 € par rapport à la moyenne des trois. Conclusion, il doit y en avoir un « très mauvais » parmi les concurrents, dont on ne sait pas dequelle génération ils dataient. On ne doute pas de la fiabilité du TÜV ( également très souvent sollicité par Bibendum pour de tels essais ) mais permettre de vérifier l’information fait toujours partie du rôle des vrais médias d’information...


Au passage, Dunlop et Goodyear ont revu leur stratégie rechapage en la simplifiant. Il y a peu Bridgestone avait réalisé semblable opération, elle était d’autant plus nécessaire du fait des deux marques premium. Succédant aux TreadMax pour Goodyear, MultiTread pour Dunlop et NextTread pour les pneus anciens du groupe et les marques concurrentes, on ne conserve que TreadMax pour les Goodyear et Dunlop de dernière génération et NextTread pour tout le reste. Le nouveau design des flancs - bien plus simple et lisible - atteste de cette révolution marketing, on s’y retrouvera effectivement bien mieux dans l’avenir...

Le GC en mutation

En 2013, l’économie française en berne n’a pas relancé le marché du pneu GC, il termine l’année à 13.600 enveloppes, moins 1,3 % sur 2012. L’année 2014 démarre mieux, à fin 2014 on totalise déjà 5000 pneus, + 9,7 % sur 2013 mais, selon Frank-Olivier CHAUVIN, Chef des ventes GC France, cela ne devrait pas durer : on envisage une quasi stabilité à moins 1 % pour l’année et semblable atonie en 2015, cette fois à + 1 %. Cependant, cette stagnation légèrement positive ne dispense pas le marché d’être très inquiet. Grands chantiers et carriers dépendent essentiellement des grands travaux, qui dépendent du pouvoir politique et sont donc susceptibles de disparaître dans des coupes budgétaires ! C’est malheureusement déjà arrivé, ce manque de visibilité à moyen et long terme est même en train de modifier le marché. Pour satisfaire la demande, d’où qu’elle vienne et où qu’elle soit (même très loin !), les entreprises se diversifient et achètent des matériels plus polyvalents. Pour d’évidentes raisons d’économies on essaie aussi de faire exécuter le travail par deux grosses machines au lieu de trois petites, d’où des montes pneumatiques à adapter. Enfin, comme il est plus rentable en ces périodes instables de louer que d’acheter, la location explose avec des croissances à deux chiffres, entre 15 et 20 % !


Cette mutation, Goodyear la maîtrise et aide ses clients à faire de même. D’où un renforcement significatif du conseil – autant pour le choix des matériels que l’allongement de la durée de vie des pneumatiques – que du soutien ou des services, cette fois en liaison avec les négociants spécialistes. Enfin, arrivent sur le marché deux nouveaux produits, des pneus chargeuse parfaitement adaptés à la nouvelle donne des matériels et du marché. Etudiés pour apporter plus de longévité et de polyvalence aux nouvelles gammes plus puissantes , ils disposent de la technique « high stability », peuvent équiper plusieurs types d’engins. Ils sont bien sûr aux standards et normes ETRTO, réparables et rechapables, ils s’inscrivent dans le droit fil de la refonte totales des pneus GC Goodyear, avec plus de 17 nouveautés depuis 2009.

O RT-3B

En gamme 26.5R25, en profil Roche et Traction L3, le RT-3B a été conçu pour des machines plus puissantes de 10 % possédant un remplissage de godet optimisé de plus 10 à plus 15 %. Conséquence pour les pneus, plus de distance, augmentation de vitesse moyenne et plus de charge transportée. Avec une vitesse maxi inchangée de 25 km/h mais en passant à 6,5 bars et 14,8 tonnes ( contre 5 et 12 ) la technologie high stability offre de 23 % supplémentaires de capacité de charge ! D’où plusieurs trajets économisés par poste et une rentabilité clairement en hausse et une longévité accrue par la combinaison d’une nouvelle carcasse associée à une nouvelle gomme plus épaisse de 15 mm. Dernier détail capital pour une productivité en hausse, le profil symétrique permet à la chargeuse de se dégager plus vite et avec une moindre usure en marche arrière..

O RT-5D

Ce Roche et Traction L5 est lui aussi symétrique, à flancs lisses, bande de roulement large, high stability et donc taillé pour traiter 25 % de charge en plus. Grâce à une hauteur de gomme de 97 mm et des aciers plus résistants dans la carcasse, sa durée de vie progresse. Dernier « plus », l’inclinaison accrue des blocs sommet et centre de la bande de roulement en « zig zag » réduisent les vibrations lors du roulage. Conséquence, en 29.5 R25, pour remplir un camion de 36 tonnes, il suffit désormais de 3 chargements au lieu de 4, un gain d’importance. Cette dimension et le 875/65R33 sont déjà disponibles, le 26.5R25 le sera début 2015, il faudra attendre la fin de cette même année pour les 23.5 et 20.5 R25. Et pour ceux qui roulent sur des distances plus longues, pour éviter les échauffements excessifs Goodyear a conçu une version à gomme moins épaisse, nommée RT-4D.

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