Pour l'après-crise, Michelin parie sur la diversification
A huis-clos, afin de préserver la santé et la sécurité de tous, retransmise en ligne et avec des délibérations soumises à un vote électronique : la dernière assemblée générale des actionnaires du groupe Michelin, organisée ce mardi 23 juin 2020, ne ressemblait à aucune autre. La principale annonce de cette AG porte sur la nouvelle stratégie du groupe qui prendra en compte les leçons apprises pendant la crise du coronavirus.
Présentée début 2021, celle-ci portera jusqu'à 2030 et répondra à un objectif précis : celui de diversifier la firme de Clermont-Ferrand, pour parer aux chocs mondiaux. "Ces leçons ne sont pas des solutions miracles, mais des pistes qui nous offrent des perspectives réalistes et positives pour relever le vrai défi qui nous attend, celui d’un redémarrage économique qui ne doit laisser personne au bord du chemin", a expliqué Florent Menegaux, président du manufacturier.
Poursuivre les acquisitions
Le dirigeant a également insisté sur la dimension mondiale du groupe, qui lui permet de compenser les variations économiques selon les pays ; sur la nécessité de poursuivre ses acquisitions, qui lui ont permis notamment de se renforcer dans le secteur médical via le rachat du britannique Fenner en 2018 ; ou encore de continuer à miser sur la transition énergétique.
"Le Michelin d’aujourd’hui et de demain, c’est un groupe doté d’un large éventail de savoir-faire, de produits et de solutions, a-t-il ajouté. Nous sommes un groupe multidimensionnel et c’est une force (même) si les perspectives sont difficiles à établir avec précision et (...) le plus difficile (...) malheureusement étant encore à venir".
Préserver la trésorerie
Le précédent plan stratégique, présenté en 2013 au sortir de la crise précédente provoquée par la faillite de Lehman Brother, visait notamment un cash-flow libre structurel supérieur à 1,4 milliard d’euros dès 2020. Mais le 18 mars dernier, face à la chute de la production automobile provoquée par l’épidémie de coronavirus, les objectifs de 2013 ont été abandonnés car ils n’étaient "plus pertinents".
En parallèle, Michelin a réduit au printemps ses investissements et son dividende, et gelé les augmentations de salaires et rachats d’actions pour préserver sa trésorerie face à la chute des marchés. (avec Reuters)