Prometeon tisse sa toile dans l'Hexagone

Lyon, comme un carrefour européen du monde du transport et des ambitions d'un de ses acteurs. Organisé dans la capitale des Gaules du 18 au 22 novembre 2025, Solutrans a accueilli dans ses allées un nouvel arrivant. Issue de la scission de la division industrielle de Pirelli, Prometeon Tyre Group, spécialisé sur les enveloppes poids lourds, agricoles et hors route, a en effet choisi de participer au grand rendez-vous du secteur industriel. Ses couleurs étaient ainsi visibles au sein du hall 3, aux côtés des autres représentants du monde de la gomme.
Lancée il y a tout juste un an en Europe, la marque voyait donc cette 18e édition de Solutrans tel un passage obligé. "Le timing est parfait, juge Massimo Marcolini, directeur général France et Benelux. Ce salon est incontournable pour rencontrer toutes les typologies d'utilisateurs et de revendeurs. C'est une grande première qui s'inscrit dans la continuité du travail stratégique mené depuis la fin 2024 pour s'implanter et se développer dans plusieurs marchés européens."
Sans coup d'éclat et de façon méthodique, Prometeon a posé ces derniers mois les jalons initiaux à ses ambitions hexagonales. Son équipe tricolore s'est progressivement constituée sous la houlette de Simo Lahoumi, responsable des ventes France, et compte désormais cinq personnes soutenues par les fonctions supports situées à Milan (Italie). Leur objectif a été de déployer les gammes Prometeon sur le territoire et d'obtenir un premier retour du terrain.
Une identité à asseoir
Aujourd'hui, le bilan s'avère positif et encourageant. "La réponse du marché est très satisfaisante. Ceux qui utilisent nos produits reconnaissent leurs qualités et on sent chez les autres une certaine forme de curiosité" analyse Massimo Marcolini. "Les retours positifs de nos clients nous donnent encore plus envie d'avancer. C'est un moteur de voir que la marque avance alors même que le contexte n'est pas porteur" ajoute Simo Lahloumi.
Ce travail préliminaire désormais lancé, les équipes ont devant elles de nombreux dossiers à gérer. A commencer peut-être par l'aspect marketing et communication. Car bien qu'issue d'un groupe européen premium et se revendiquant elle-même comme tel, la marque demeure encore mal assimilée, d'autant plus qu'elle possède des sites de production en Turquie et en Egypte qui noient son identité profonde.
Prouver avant de communiquer
"Il nous faut encore raconter notre histoire, d'où l'on vient, ce que l'on propose, quels sont nos atouts, mais les choses vont se mettre en place progressivement" confirme Massimo Marcolini tandis que son collègue Simo Lahloumi resitue le débat. "On est arrivé sur le marché en déployant des produits plutôt qu'une campagne de marketing et de communication car, encore une fois, nous voulions avoir l'aval des utilisateurs."
Sur leur feuille de route figure notamment la question de la distribution. Des contacts ont été noués, avec des résultats commerciaux à la clé, avec des indépendants sans enseigne ou membres de réseaux. Mais comme la marque ne s'interdit rien, elle a aussi été amenée à distribuer ses produits auprès de réseaux de manufacturiers, intéressés comme les indépendants par cette proposition premium, légèrement plus compétitive que les offres du haut du panier.
Les flottes en ligne de mire
En parallèle, une réflexion est en cours sur la problématique logistique. Servir vite et bien n'est pas vraiment un sujet pour la marque qui dispose de plateformes en Espagne (Barcelone et Madrid), en Italie, et en France, à Valence. Toutes interconnectées, elles permettent aux clients d'être livrés entre 48 et 72h. Le renforcement du maillage logistique est donc étudié mais ne semble pas être une priorité.
Quant à l'enjeu des flottes, une cible forcément stratégique pour qui veut grandir dans l'univers industriel, les deux représentants admettent qu'il est encore trop tôt pour avancer en profondeur, sans risquer de décevoir les partenaires. "C'est trop tôt pour aller chercher de grandes flottes. Les outils administratifs, de reporting ou de suivi de flottes existent mais doivent encore être adaptés au marché français avant d'être déployés" souligne Massimo Marcolini.
Solutrans est venu prouver que ce développement n'était plus qu'une question de temps puisque les visiteurs ont pu précisément découvrir une partie de cette palette de services sur le stand. Pro Check, la plateforme de surveillance des pneumatiques, mais aussi Pro Management, la solution de gestion de flotte, étaient ainsi mis en valeur. Brique après brique, le projet Prometeon se met en place et le nouveau challenger tente donc de trouver sa place là où personne ne l'attendait.
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