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Manufacturiers

Restructuration : Michelin trouve un accord avec les syndicats

Publié le 28 avril 2021

Par Romain Baly
2 min de lecture
Engagé dans un plan de relance qui prévoit la suppression de 2 300 emplois d'ici trois ans, le groupe Michelin a signé un accord-cadre avec la majorité de ses organisations syndicales.
2 300 postes seront supprimés d'ici 2023.

Tandis qu'une première vague de départ concernera dès cette année plus d'un millier de personnes (licenciements et départs à la retraite confondus), la vaste restructuration du groupe Michelin entrainera au total plus 2 300 suppressions de postes d'ici 2023. Pour encadrer cette démarche, le fabricant négociait depuis plusieurs semaines avec ses syndicats et les discussions ont abouti, mardi 27 avril, à la signature d'un accord-cadre baptisé ADAPT (Accompagnement des activités et des parcours dans la transformation). La CFE-CGC, premier syndicat du groupe, ainsi que la CFDT (2e), Sud et FO, représentants 79 % des salariés, sont les signataires.

Pré-retraite, congé mobilité, indemnités de rupture…

Pour les salariés qui souhaitent quitter l'entreprise, l'accord comporte un dispositif de pré-retraite, un congé de mobilité de 12 à 15 mois ainsi qu'un accompagnement financier représentant 1,8 à 2,5 années de salaire en fonction de l'ancienneté, a précisé la direction. L'accord fixe également un montant minimum d'indemnités de rupture de 60 000 euros. Pour les autres salariés, les syndicats ont indiqué avoir obtenu des avancées salariales, l'acquisition d'un 13e mois à l'embauche (au lieu de quatre ans) ainsi qu'une prime d'ancienneté allongée à 18 ans (contre quinze).

"La signature de cet accord constitue une avancée déterminante pour le plan de simplification et de compétitivité, qui porte l'ambition d'améliorer à la fois la performance économique, environnementale et sociale de Michelin en France", a réagi Jean-Paul Chiocchetti, DRH France de Michelin. "Nous sommes satisfaits de l'issue des négociations même si nous ne sautons pas de joie dans ce contexte de suppressions d'emplois. Mais l'entreprise a pris en compte beaucoup de choses qui n'étaient pas prévues au départ", a déclaré à l'AFP José Tarantini, délégué syndical central de la CFE-CGC.

Le refus de la CGT

"Nous avons réussi à inclure des dispositions pour ceux qui restent, en termes de positionnement salarial, de conditions de travail, et de bénéfices avec l'évolution de la participation de Michelin au CESU et au PEE (plan d'épargne entreprise)", s'est-il félicité. "Pour ceux qui vont partir, nous avons obtenu des conditions financières et d'accompagnement très intéressantes", a indiqué Laurent Bador (CFDT), disant "rester vigilant sur ce qui est écrit et la réalité"."Nous avons l'assurance qu'il n'y aura pas de fermeture d'usines d'ici 2023 mais après ?", s'est-il interrogé.

Sud rappelle de son côté l'engagement de la direction à n'effectuer "aucun licenciement économique jusqu'à fin 2023". "L'amélioration de la performance d'une entreprise repose sur des investissements massifs et non sur la rationalisation drastique des effectifs", rappelle le syndicat. La CGT, troisième force représentative du groupe, avait annoncé fin mars qu'elle ne signerait pas cet accord, redoutant que des salariés partent "contraints et forcés". Michelin emploie 123 000 salariés dans le monde, dont 17 000 en France. (avec AFP)

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