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Manufacturiers

Une intersyndicale de Michelin interpelle la présidence face à la baisse d'activité de certaines usines

Publié le 10 octobre 2024

Par Romain Baly
2 min de lecture
Tandis que les sites Bibendum de Cholet (49), Vannes (56) et Joué-lès-Tours (37) ont perdu, ces dernières années, entre 40 et 50 % de leur production, une intersyndicale de Michelin s'inquiète de la situation. Elle a décidé de saisir la présidence du groupe pour obtenir "des réponses motivées".
Une intersyndicale du groupe Michelin s'inquiète du devenir des usines de Cholet (49), Vannes (56) et Tours (37), dont l'activité a fortement chuté ces dernières années. ©Michelin

Quelques jours après que le groupe a confirmé la fermeture provisoire, d'ici la fin 2024, des usines de Troyes (10) et du Puy-en-Velay (43) pour faire face à la crise du marché automobile mondiale, d'autres sites Michelin reviennent sur le devant de l'actualité.

Une intersyndicale de Bibendum a décidé de saisir la présidence du groupe pour "recueillir des réponses motivées" sur la baisse d'activité de trois usines, à l'issue d'une réunion mercredi 9 octobre 2024 du Comité social et économique central (CSEC).

Des craintes quant à une restructuration à venir

Cette réunion faisait suite à un droit d'alerte déposé par la CGT, la CFE-CGC, SUD et FO en juin sur la situation "inquiétante" des usines de Cholet (49), Vannes (56) et Tours (37), qui fabriquent des produits semi-finis et des pneus.

Dans une déclaration commune, les membres de l'intersyndicale "déplorent l'absence de réponse des représentants de l'employeur". "Cela confirme nos craintes quant à une restructuration à venir. Les salariés ne peuvent pas être la variable d'ajustement", a déclaré à l'AFP José Tarantini, délégué syndical central CFE-CGC (premier syndicat).

Un rapport du cabinet Secafi sur la situation des trois sites a été présenté lors de la réunion. Il précise que l'usine de Vannes a perdu 40 % de sa production entre 2021 et 2025. Celle de Cholet connaîtra la même diminution entre 2019 et 2025. Quant à Joué-lès-Tours, elle a perdu plus de la moitié de sa production de tissus depuis 2017.

La CFDT prône en faveur d'usines "plus petites" et "très agiles"

"Compte tenu de la gravité de la situation", les membres de l'intersyndicale "décident de saisir l'organe chargé de l'administration de la MFPM (Manufacture française des pneumatiques Michelin, NDLR) et son président (Florent Menegaux, NDLR) afin de recueillir ses réponses motivées".

"Nous prenons acte de la poursuite de cette procédure", a déclaré à l'AFP une porte-parole du groupe, précisant que Michelin allait "étudier les conclusions du rapport et continuer à explorer des solutions".

La CFDT, qui n'est pas dans l'intersyndicale, "mesure et partage complètement l'inquiétude des 1 500 salariés" qui "n'a fait que croître depuis quatre mois", dit-elle dans un communiqué. La confédération espère "qu'il n'est pas trop tard pour adapter l'outil industriel", notamment avec "des usines plus petites, très agiles et flexibles", comme le préconise le rapport. (Avec AFP)

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