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Manufacturiers

Yokohama en mode grand froid

Publié le 19 avril 2024

Par Florent Le Marquis
4 min de lecture
Le manufacturier nippon met en avant ses toutes saisons Geolandar (le CV 4S et le nouveau A/T4) particulièrement performants sur routes enneigées. Mais Yokohama entend surtout accroître sa présence sur le segment hiver avec un BluEarth Winter V906 fiable et disponible en 107 tailles.

Pour la première fois depuis 2019, Yokohama a sorti le grand jeu dans son centre de test suédois de Nattberg, début mars 2024. Le manufacturier y a mis en avant son toutes saisons Geolandar CV 4S, mais aussi et surtout son BluEarth Winter V906. Il a également annoncé l’arrivée sur le marché du Geolandar A/T4, une enveloppe tout-terrain dédiée aux SUV, 4x4 et pick-up.

Disponible en 18 tailles, de 15 à 18 pouces, ce pneu bénéficie d’une nouvelle technologie de composé qui empêche les coupures et les écailles et génère peu de chaleur, assurant une meilleure longévité. Ses blocs latéraux et sa bande de roulement agressifs et adaptatifs ont été conçus pour favoriser une meilleure traction sur les surfaces cariées.

Le Geolandar A/T4 tout juste dévoilé, il nous a été permis de le tester brièvement sur des pentes enneigées du centre de tests de Yokohama, monté sur un Ford Ranger Raptor. Le genre de véhicule qui donne le sentiment de pouvoir rouler n’importe où. Ces quelques minutes donnent une première impression favorable, à confirmer.

Un toutes saisons aux performances hivernales surprenantes

La grosse sensation sur ces trois pentes enneigées de 7, 10 et 14 %, c’est le Geolandar CV 4S qui la procure. Lancés au volant d’une Toyota RAV4 chaussée de ce toutes saisons, nous montons aisément les côtes. Le vrai défi est alors le démarrage en pente. Sur les 7 et 10 %, il s’agit d’une formalité : l’impression ressentie est celle d’un démarrage sur bitume sec.

Sur la pente à 14 %, on sent que le pneumatique recherche le grip, mais accroche très vite. Sur une pente avec une bonne couche de neige et -10 degrés à l’extérieur, la performance est notable pour un pneu toutes saisons. La différence avec le BluEarth Winter V906 SUV (que l’on teste sur une Volvo XC40) est minime, laissant penser que le Geolandar suffit amplement à une utilisation en France.

Du moins, quand il est neuf. Il mériterait une nouvelle vague d’essais dans de mêmes conditions avec un taux d’usure de plus de 50 %, pour voir si la perte de performance est importante ou non. Plutôt non, si l’on en croit les promesses du manufacturier. Ce pneumatique toutes saisons se veut adapté tant aux routes sèches que mouillées, recouvertes de neige fraîche ou même fondue.

Les ingénieurs de Yokohama ont donné au Geolandar CV 4S une conception asymétrique, avec quatre rainures en zig-zag pour réduire drastiquement les risques d’aquaplanage sur route mouillée et de glissade sur neige. La bande de roulement intérieure se concentre sur la traction sur neige et pluie, quand la bande latérale a été pensée pour optimiser les performances sur sec. La ceinture du pneu dispose d’une couverture complète en nylon, pour lui conférer une plus grande longévité.

Des caractéristiques que l’on retrouve bien sur les pistes du centre Yokohama. Au volant des Toyota et Volvo précédemment citées, cette fois chaussées uniquement de ce Geolandar, le freinage en ligne droite, à 50, 70 et 90 km/h, est efficace. La voiture répond bien, est stable, et même des coups de volant donnés à 40 ou 50 km/h restent sans conséquence sur la maîtrise de la trajectoire. Sur un circuit complètement enneigé, l’attention doit être décuplée dans les virages les plus étroits, mais on monte aisément à 70 km/h en contrôle total dans des courbes plus légères.

À l’aise sur neige et glace

Sur cette piste sinueuse, on ressent cette fois-ci la différence avec le pneu hiver BluEarth Winter V906. Au volant de la BMW X3, voiture un peu plus joueuse sur les trajectoires, le grip revient très rapidement dans les virages. L’ESP de la voiture permet par ailleurs de se sentir en continu en maîtrise. La voiture va où l’on veut qu’elle aille. Même constat sur le test du freinage à haute vitesse à bord d’une Volkswagen Golf 8.

Dernière épreuve, cette fois-ci exclusivement réservée au BluEarth Winter V906 : la conduite sur glace, avec une Audi A3. Accélération comme freinage, le grip est au rendez-vous. Le pneu accroche le sol rapidement et ne dérape pas. Des performances conformes aux promesses de Yokohama, qui annonçait "une traction exceptionnelle sur neige".

Ce pneu hiver au composé riche en silice dispose d’une bande de roulement au design harmonieux : des rainures lisses en forme de V à angle lisse, qui permettent de déplacer l’eau et la neige pour éviter l’aquaplaning. Les blocs de pression sont disposés de façon uniforme pour répartir la pression du sol. Enfin, les lamelles 3D sont largement réparties sur l’ensemble des blocs pour améliorer l’adhérence sur la neige.

Contrairement au Geolandar CV  4S qui se destine uniquement au SUV (en 36 tailles, de 17 à 20 pouces), le BluEarth Winter V906 existe en versions VL et SUV. Il est ainsi disponible en 107 tailles, de 15 à 23 pouces. Alors que ses ventes de Geolandar ont augmenté de 62 % entre 2019 et 2023 en Europe, Yokohama compte faire fortement croître son segment hiver, qui n’a connu, quant à lui, qu’une hausse de 9 % sur cette même période.

Lire aussi : Patrick Lhoste : "Le potentiel de progression de Yokohama en France est conséquent"

Le manufacturier veut poursuivre sa forte progression globale des dernières années, alors qu’il affiche une croissance de 67 % entre 2017 et 2023 sur sol européen. Pour 2024, les résultats espérés sont encore particulièrement élevés. "Nous attendons encore une forte progression, avec un objectif de 111 % de croissance sur les sept dernières années", a affirmé Giovanni Angelo Ponzoni, PDG de Yokohama Europe depuis l'automne dernier.

Avec une part de marché revendiquée de 2,5 %, le double d’il y a trois ans, le manufacturier table notamment sur ses nouveautés pour continuer de renforcer sa présence sur le Vieux Continent. Il a notamment recruté 67 commerciaux pour se donner les moyens de ses ambitions.

Et celles-ci s’accordent aussi avec les enjeux environnementaux actuels. Yokohama vise une réduction de ses émissions de 30 % d’ici 2026 et de 40 % d’ici 2030. "Nous voulons aussi promouvoir l’utilisation de matières premières durables : qu’elles représentent 28 % des matières premières en 2026, et 40 % en 2030. Le but est d’atteindre les 100 % en 2050", conclut Giovanni Angelo Ponzoni.

 

Cet article est extrait du Journal du Pneumatique n°184 de mars-avril 2024.

 

Le Geolandar CV 4S a beau être un toutes saisons, ses performances sur neige sont bluffantes. ©Yokohama

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