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Marché

2020, annus horribilis pour le pneu européen

Publié le 25 janvier 2021

Par Romain Baly
2 min de lecture
Avec des ventes TC4 en chute de 23 % sur le marché de l'équipement d'origine et de 12 % sur celui du remplacement, l'industrie européenne du pneumatique a vécu en 2020 l'une des plus mauvaises années de son histoire.
La bonne dynamique des T3 et T4 2020 n'a pas suffit.

En dépit d'un troisième trimestre encourageant, les pertes abyssales enregistrées lors du deuxième étaient bien trop importantes pour permettre au marché européen du pneumatique de réaliser une année positive. Si tout n'est pas à jeter, le bilan 2020 s'avère en bien des points désastreux. Selon l'ETRMA, l’association continentale des fabricants de pneus et de caoutchouc, l'activité sur le marché de l'équipement d'origine s'est ainsi lourdement rétractée, directement pénalisée par le recul des ventes de véhicules neufs, avec des volumes en chute de 23 % sur la cible TC4 (67 millions d'unités) et de 18 % en poids lourds (4,6 millions).

La dynamique sur le marché du remplacement est, quant à elle, moins décevante grâce notamment à un quatrième trimestre convenable où le TC4 n'a perdu "que" 5 % de ses ventes alors que le PL, le deux-roues et l'agricole enregistraient des croissances comprises entre 8 % et 15 %. Sur douze mois, le marché du remplacement TC4 accuse un déficit de plus de 26 millions d'unités, à hauteur de 192,3 millions de pneus écoulés, correspondant à une baisse de 12 %.

Le toutes saisons plus fort que le Covid

Derrière ce chiffre, il est intéressant de souligner que le segment des pneus été totalise 85,7 millions d'unités (-13 %) et celui des pneus hiver 46,6 millions (-20 %). "L'hiver relativement doux a conduit de nombreux conducteurs à ne pas remplacer leurs pneus été par des pneus hiver", développe Fazilet Cinaralp, directrice générale de l'ETRMA. Toujours sur la plan de la saisonnalité, l'éclaircie est en réalité venue du segment des toutes saisons qui a confirmé sa bonne santé et sa capacité à résister à la crise sanitaire. Ses ventes se sont chiffrées à 21 millions d'unités, soit 5 % de plus qu'en 2019.

"Essentiel pour notre secteur de poursuivre la collaboration avec les institutions"

Du côté des pneus lourd, le marché du remplacement reflète assez bien la situation des derniers mois. En dépit des restrictions de circulation, des contraintes imposées et de l'arrêt de certaines activités, le transport est resté dynamique et la baisse finale de 4 % (12 millions d'enveloppes) fait presque figure de victoire. Un constat similaire s'applique au secteur agricole auprès duquel les ventes de pneumatiques sont restées étales sur un an avec 1,2 millions d'unités écoulées en 2020. Quant au marché du deux-roues, un recul de 9 % est observé (8,5 millions).

Plans sociaux à gogo

"La pandémie de Covid-19, les verrouillages répétés et les restrictions de déplacements imposés en conséquence, ainsi que la crise économique qui a suivi, avec la fermeture de certaines usines, ont fortement impacté le secteur du pneumatique, non seulement en termes de ventes mais aussi en termes d'emplois perdus", résume Fazilet Cinaralp. Dans le contexte actuel, Continental a annoncé vouloir supprimer 30 000 emplois dans le monde d'ici 2029. Bridgestone a, de son côté, annoncé qu'il allait fermer son usine nordiste de Béthune. Michelin, enfin, a dévoilé un plan de relance prévoyant la disparition de 2 300 postes dans l'Hexagone.

Et la représentante de juger qu'il sera "essentiel pour notre secteur de poursuivre la collaboration avec les institutions de l'Union européenne et les gouvernements nationaux" dans le but de déployer des dispositifs facilitant et accélérant la reprise du secteur.

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