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Marché

Gros plan sur les garages solidaires

Publié le 5 février 2016

Par Alexandre Guillet
2 min de lecture

Dans une étude commune, les fondations de Norauto et de PSA Peugeot Citroën pointent l'attrait croissant des garages solidaires, mais aussi leurs limites.

Nés à la fin des années 90, les garages solidaires sont aujourd'hui de plus en plus répandus dans l'Hexagone. Dans le cadre de leurs activités sur le thème de la mobilité solidaire, les Fondations PSA Peugeot Citroën et Norauto ont souhaité s'y intéresser de plus près, en réalisant une étude conjointe portant sur l'analyse de 37 structures, constituées pour la plupart sous forme associative. A l'heure où 6 à 8 millions de Français rencontrent des difficultés quant à leurs besoins en mobilité et alors que ce poste budgétaire représente en moyenne 10% des dépenses des ménages dans la précarité, le rôle de ces garages n'a jamais semblé aussi important.

Et pour cause, des déplacements limités riment en effet souvent avec une perte de lien social, des difficultés d'insertion professionnelle et des problèmes de santé, notamment chez les plus de 60 ans. Situés majoritairement en zone urbaine (56%), ces ateliers accueillent chaque année un nombre de bénéficiaires très variable, compris entre 50 et 1500, et font désormais partie intégrante de la société. Le directeur de l'un d'eux explique ainsi avoir "beaucoup de demandes de la part des collectivités, des élus, qui nous demandent de les aider à créer un garage sur leur territoire", alors qu'un second note que "le garage solidaire est devenu un outil de Pôle Emploi".

Equilibre économique précaire et difficultés d'approvisionnement

Côté activité, 94% d'entre eux pratiquent, en toute logique, des prestations d'entretien et de réparation avec des tarifs accessibles (entre 5€ et 40€/h contre 55€ à 83€/h pour les structures traditionnelles), la possibilité d'amener ses propres pièces et un appui technique via des salariés et des bénévoles, gage également de formation et de sécurité. Parallèlement, sept garages sur dix réalisent de la vente de VO, avec un budget moyen compris entre 2000€ et 3000€ et l'accès à des services annexes (garantie, assurance, microcrédit). Enfin, 46% font de la location.

Demeure alors la question de la pérennité de chacun, l'étude démontrant que seules 35% des structures ont trouvé un modèle économique viable.

Parmi les facteurs de réussite, figurent ainsi la maturité, la variété d'activités proposées et le territoire d'implantation. L'autre principale difficulté réside dans l'approvisionnement. De pièces tout d'abord, un grand nombre de garage avouant les acheter au prix du marché compte tenu de leurs lacunes en matière de négociation et de leurs capacités limitées de mutualisation. De véhicules enfin, les dons de particuliers (83%) et d'entreprises (51%) constituant la première source d'approvisionnement.

Romain Baly

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