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Marché

Les ventes de pneus TC4 ont fortement reculé en 2020 dans l'Hexagone

Publié le 22 février 2021

Par Romain Baly
3 min de lecture
Le bilan annuel du marché tricolore s'avère sans surprise et dans la lignée des résultats enregistrés à l'échelle européenne. Cette baisse de 14,6 % masque toutefois deux satisfactions avec des marques intermédiaires et budget plutôt dynamiques et des enveloppes toutes saisons toujours en pleine croissance.  
Il s'agit du troisième exercice négatif de suite.

Les données annuelles de l'ETRMA, l’association continentale des fabricants de pneus et de caoutchouc, laissaient peu d'espoir au marché français. Quelques jours après la publication des résultats européens, le Syndicat des professionnels du pneu (SPP) a levé le voile sur le bilan 2020 du marché français. Sans surprise, une tendance baissière assez prononcée est observée à tous les échelons ou presque du secteur. Il s'agit du troisième exercice négatif de rang. "La crise est arrivée dans un contexte difficile après la crise des gilets jaunes en 2018 et la réforme des retraites en 2019", rappelle en préambule Régis Audugé, directeur général du syndicat. Autant de mouvements de contestations qui ont provoqué des grèves et des blocages un peu partout sur le territoire, pénalisant l'activité du secteur.

Le marché du TC4 (tourisme, 4x4/SUV, camionnette) a vu ses ventes reculer de 14,6 % au cours d'un dernier exercice marqué par des chutes abyssales (-40,7 % en mars, -80,9 % en avril, -38,4 % en novembre) et une reprise estivale qui s'est très vite stabilisée. Selon Europool en 2020, 28,2 millions de pneus TC4 destinés à la rechange ont été mis sur le marché en France, contre 32,9 millions en 2019. Et alors que certains s'inquiétaient de voir un climat de crise engendrer une hausse des prix, il n'en a finalement rien été avec des tarifs stables sur un an (+0,6 %). Dans le détail, notons que les volumes en tourisme ont reculé de 15,6 %, ceux en 4x4/SUV de 12,3 % et enfin ceux en camionnette de 6,8 %.

L'alternative des marques intermédiaires

Si l'on regarde de plus près les évolutions du marché, il est intéressant de constater que les marques premium et de distributeurs ont été particulièrement pénalisées avec des baisses de, respectivement, 20,2 % et 21,3 %. Dans le même temps, les marques intermédiaires et budget s'en sont plutôt bien sorties avec un résultat à -8,5 % dans le premier cas et à -1,6 % dans le second. Le niveau intermédiaire constitue d'ailleurs un vrai cas d'école puisque ses tarifs moyens ont progressé de 3,2 % en 2020, signe d'un marché qui s'ouvre de plus en plus à ces pneumatiques au bon rapport qualité/prix.

"Le toutes saisons se démocratise"

Sur la plan de la saisonnalité, à présent, l'été s'inscrit dans la moyenne annuelle (-15,6 %) alors que l'hiver a payé un lourd tribut à la crise sanitaire, sans doute, mais encore plus à des températures défavorables et affiche, au final, un résultat en baisse de 31,9 %. En réalité, il n'y a bien que le toutes saisons pour offrir une éclaircie. Ce segment a confirmé sa croissance l'an passé avec des ventes en hausse de 5 % et l'on se dirige peu à peu vers un marché à maturité avec des prix moyens à l'inverse en recul de 2,9 %.

Résultats homogènes dans la distribution

"Cette tendance s'explique à la fois par une concurrence qui joue à plein et par le développement du marché avec l'émergence de produits nouveaux, issus de marques intermédiaires ou budget, qui contribuent à diminuer les prix, étaye Dominique Stempfel, président du SPP. Ce qui est également à noter c'est que le toutes saisons se démocratise et n'est plus un produit saisonnier. On voit bien que les ventes progressent mois après mois et restent très dynamiques y compris lors des périodes estivales".

Enfin, au niveau des canaux de distribution, le syndicat professionnel met en exergue des résultats globalement homogènes entre les négociants spécialistes et les centres autos/réparateurs rapides, les premiers accusant une baisse d'activité de 14,2 % et les seconds de 15 %. Le SPP pointe toutefois un "mais" à ce quasi-statu quo, notant que les centres autos ont, pour certains, fermé leurs portes dès le début du premier confinement. Une décision hâtive qu'ils ont pour la plupart eu du mal à compenser par la suite.

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