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Nokian Line SUV et zLine SUV

Publié le 7 décembre 2014

Par Jérôme Fondraz
5 min de lecture

Pour vaincre une nature hostile, Nokian a toujours raisonné «.autrement.» et joué la technologie pour la dominer. Voilà pourquoi la firme finlandaise fête cette année les 80 ans du premier pneu hiver de l’histoire, son Kelirengas, traduisez pneu météo. Expert en pneu clouté dans les années 70, Nokian l’est aussi devenu pour le pneu hiver thermogomme moderne. Également très en pointe sur la basse résistance au roulement des pneus été, auteur d’un énigmatique pneu à crampons escamotables au gré du conducteur, Nokian a mis 4 ans a peaufiner sa dernière génération de pneus SUV été zLine et Line. Un dossier convaincant, florilège des dernières avancées techniques, des essais piste et route pour confirmer, l’étoile du petit Nokian brille toujours fort au firmament de la technologie.

Reposantes, les présentations Nokian. On laisse le bla-bla marketing au vestiaire et l’on embraye aussitôt sur la technologie... Mais, auparavant, on le félicite pour la permanence de ses inventions «  de bon sens  ». D’emblée, on rend ainsi hommage à cet astucieux indicateur progressif d’usure, dont les chiffres s’estompent au fur et à mesure de la perte d’épaisseur de la bande de roulement. Il marche en tandem avec l’indicateur d’aquaplaning, qui fonctionne suivant le même principe, le motif en goutte d’eau s’effaçant à partir de 4 mm d’épaisseur de sculpture restante. Enfin, le «  champ d’information  » disponible sur le flanc extérieur rappelle la pression correcte et la position de montage, fournissant des informations vraiment utiles aux professionnels et aux clients, marque d’une philosophie réaliste orientée vers le service utile au consommateur. On en a une nouvelle démonstration avec l’innovation majeure des zLine et Line, un flanc renforcé avec de la pulpe de Kevlar. Pirelli a déjà utilisé ce mélange gomme-fibres courtes, mais Nokian s’en sert comme d’une protection anti-coupure du flanc. D’après les études du Finlandais, c’est le principal reproche que les propriétaires de SUV font à leurs pneus, et il fallait l’éliminer. C’est sans doute vrai pour les chaussées dégradées par 6 mois de gel en Finlande et en Russie, marchés majeurs pour Nokian, mais on n’a jamais entendu pareil reproche chez nous... Qu’importe, toujours plus pointu en technologie, Nokian a créé un test spécifique au cisaillement des flancs, en rivant au sol une solide brique de béton. Elle simule un petit trottoir, que le SUV escalade en biais, sous différents angles et à différentes vitesses, les prises de vue au ralenti montrent bien la souffrance du flanc. L’analyse des 24 pneus de la zLine, de 17 à 22’’, en V, W, Y, a montré une résistance supérieure au cisaillement, ces pneus (et les Line SUV dans la foulée) ont récupéré un « plus » bien utile pour se différencier de la concurrence, une innovation nouvelle à 100 %, puisque les autres ne sont que des améliorations de systèmes existants. En revanche, elles touchent absolument tous les domaines, Nokian n’est jamais avare de ses efforts.

Optimisation maximale

Avantage induit du «  Sculpture Nokian Aramid », ces flancs désormais plus résistants et raides à la torsion rendent la direction plus précise et les gros SUV chaussés de zLine plus vifs et plus sportifs dans leur comportement. Ce n’est pas la seule qualité de ce pneu. D’autres caractéristiques contribuent à son niveau de performance :
● Profil asymétrique. Comme tous les pneus récents, et bien que le zLine ne soit pas un pneu de première monte, le profil est physiquement adapté aux conditions de roulage. La partie extérieure offre de plus gros pains de gomme, reliés entre eux, pour plus efficacité en virage sec et plus de longévité. Pour améliorer grip et sensations, les canaux circulaires d’évacuation de l’eau sont asymétriques, la berge extérieure du canal étant plus pentue que l’autre : elle résiste mieux à la déformation de la gomme en virage.
● L’épaule intérieure est plus découpée, pour faciliter le drainage.
● Rainures lamellaires  : agressives (joli design), leur angulation et leur forme divergente conduisent très rapidement l’eau vers les canaux principaux, l’aquaplaning est combattu efficacement.
● A l’état neuf, ces rainures lamellaires sont doublées de petites stries parallèles, elles ne sont là que pour abaisser le niveau sonore. Assez rapidement, une fois le pavé légèrement usé, elles ne sont plus utiles et disparaissent.
● A propos des canaux circulaires, leurs parois sont recouvertes de demi-sphères. C’est le principe des balles de golf, elles facilitent la circulation des flux d’air pour moins de bruit aérodynamique ou le flux d’eau en cas de pluie. L’effet est efficace sur les niveaux sonores extérieur et intérieur, la gomme est aussi mieux refroidie et donc plus résistante.
● Toujours pour faciliter l’écoulement de l’eau, les 4 grosses rainures centrales ont un fond poli, extrêmement brillant. Nokian reconnaît que le polissage des moules de cuisson est une opération onéreuse, mais les gains sont à ce prix !
● Rainures trompettes. Les rainures creusées aux épaules ont des formes très nouvelles, étudiées pour évacuer bien plus d’eau que les dessins classiques.
● Nouvelle silice. Les silices évoluent en permanence, Nokian baptise la sienne du joli nom de « silice de corail ». La parenté avec les récifs du Pacifique résiderait dans la façon dont seraient organisés les assemblages entre les différents composants. Elle serait «  microporeuse  » et donc plus à même de coincer les extrémités des chaînes de polymères dans ses alvéoles. Cet apport de silice améliore évidemment le grip de la gomme sur le mouillé, et cela sur une plus grande plage de température.
● Résistance au roulement en baisse. Ce n’est pas l’objectif n°1, mais les nouveaux mélanges vont dans le bon sens, l’étiquetage offciel le confirme.
● La carcasse reprend 2 plis polyester, avec un puissant renfort de gomme spéciale au niveau de la tringle. Au sommet, deux nappes croisées en acier reçoivent à leurs extrémités latérales (épaules) des coussins améliorant comportement et longévité. Le tout est maintenu en place à haute vitesse par un bobinage nylon à 0°, doublé aux épaules : une nouvelle fois, c’est du haut de gamme, indispensable vu le poids des SUV et des indices vitesse flirtant avec le Y.

Porvoo, univers impitoyable

On ne fera pas injure au Line de dire qu’il ressemble à son grand frère zLine, à deux différences près, d’ailleurs à son avantage. Il dispose du même arsenal de «  plus  techniques mais y ajoute, au fond de ses canaux circulaires, des motifs anti-encastrement de graviers. Aux épaules, il récupère des «  grip claws  », des saignées anguleuses pour améliorer le grip. Un cran en dessous des zLine, il sera disponible en 30 versions, en 15, 16, 17 et 18’’, principalement en H et V, avec un unique T en bas de gamme. Comme d’habitude, les dimensions de lancement sont les plus populaires du segment.
Fort d’un parc considérable de SUV (Audi, BMW, Mercedes, VW, Volvo), Nokian avait choisi le petit circuit Premium Park de Porvoo, près d’Helsinki, pour faire tester ses nouveaux produits. Comme d’habitude, une rigueur extrême présidait aux essais, chaque atelier voulant prouver de la façon la plus réaliste possible les qualités du zLine. Après quoi, un test routier assez long, avec un peu d’autoroute, permettait de compléter les impressions de conduite, un retour routier avec d’autres SUV chaussés cette fois de Line ramenait de nouveau le convoi à Porvoo.
Ce petit circuit n’est pas destiné à la compétition mais à l’école et aux loisirs. On a donc affaire à une piste très courte mais fort intéressante, avec moult virages et changements de pente, où l’impossibilité aller vite n’est pas un problème. Sur ce tourniquet, le zLine s’est fort bien comporté, effectivement précis en virage, bon en freinage et en motricité. Évidemment, les versions 4x4 aidaient à la performance, mais le zLine a réussi son test. Sur les pistes adjacentes, inondées, les ingénieurs poussaient les journalistes, les incitant a accélérer fort, à freiner juste, à braquer sans hésiter, à changer si possible de monture, houspillant les timorés... De cette façon, on parvient effectivement beaucoup plus loin qu’on ne l’imaginait au départ : sans concurrent à comparer, c’est évidemment moins précis, mais le zLine s’avère dans l’absolu extrêmement performant dans tous les compartiments du jeu sur le mouillé.
Le test routier a montré les qualités certaines du pneu, confirmant le circuit, avec le confort en plus. Les étiquettes CEE confirment ces impressions, selon les dimensions, elles affichent A ou B en résistance au roulement et B ou C en freinage mouillé, avec 72 dBA en niveau sonore, à comparer aux C, C et 73 de la précédente génération. Reste que le silence n’était pas au rendez-vous, ce qui était surprenant, vu le ressenti des roulages sur piste. L’accord avec la Volvo était-il en cause, on peut le supposer puisque le retour à Porvoo avec une Mercedes chaussée du petit frère Line a été parfait en tous points. Une nouvelle fois les étiquettes valident les impressions avec A et B en freinage mouillé et B et C en RR pour 70  dBA, contre C et C, 72 dBA, pour l’ancien HT SUV.
Ces deux nouveautés n’arriveront sur le marché français qu’au printemps 2015, avec en plus une courte gamme cLine pour les utilitaires, bien améliorée techniquement, mais au look nettement moins aguicheur que les zLine SUV et Line SUV, qui permettent à Nokian de continuer à faire la course en tête.

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