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Distribution

Claude Marticorena, la force des convictions

Publié le 7 mai 2024

Par Romain Baly
6 min de lecture
Adhérent First Stop depuis 2013, Claude Marticorena s’est construit en une décennie une réputation d’incontournable dans son réseau et sa région. Passionné par son métier, le gérant s’appuie aujourd’hui sur trois centres, une trentaine de salariés et de solides convictions pour continuer de grandir.
Claude Marticorena (accroupi au premier plan), accompagné de l’équipe de son centre Biarrot.

La réussite d’une personne tient beaucoup à sa ligne de conduite. Claude Marticorena n’a jamais dévié de la sienne. De quoi expliquer bien des choses. Au moment de parler de son histoire, on a senti le Basque sur la réserve. L’exercice n’était pas simple, on en convient. Mais une fois les premiers doutes balayés, le propos s’est rapidement envolé. Et on s’est dit qu’il eut été dommageable de passer à côté d’un tel portrait. À l’heure où le métier de pneumaticien souffre d’une pénurie de talents, son exemple pourrait susciter des vocations.

Celle de Claude Marticorena est née très tôt. Après avoir grandi loin de l’univers automobile, ce dernier tombe dedans en pleine adolescence. À 14 ans, il débute son apprentissage dans un petit garage familial. De là naîtra une passion qui ne s’altèrera jamais. "J’adorais les moteurs, le côté mécanique des choses, le fait de pouvoir démonter, remonter, réparer… Je n’ai jamais eu d’hésitation sur mon orientation" se souvient-il.

En 1998, il décroche un CAP de mécanique. Le début d’une aventure professionnelle qui le mènera dans des concessions automobiles, chez Ford notamment, dans des garages plus modestes ou encore dans une société spécialisée dans la transformation de véhicules. Une étape fondamentale dans son cheminement. Le goût de la mécanique va ainsi se corréler avec celui de la gestion d’une entreprise.

"C’est effectivement à cette époque que j’ai commencé à me poser des questions sur le développement d’une affaire, sur la stratégie à adopter, etc. Mais à vrai dire, je crois que j’avais déjà ça en moi." Ce fameux "ça", c’est l’envie de voler de ses propres ailes. Tout le parcours de Claude Marticorena n’avait d’une certaine façon qu’une seule finalité qui s’est concrétisée en 2013.

Un investissement total… mais jamais contraint

Après avoir méthodiquement grandi dans cet univers professionnel, il se décide à se mettre à son compte. Âgé de seulement 32 ans, pourquoi a-t-il choisi de le faire à ce moment précis ? "Parce que j’avais profondément envie de monter mon affaire et parce que je pensais que c’était aussi le bon moment. J’avais le bagage nécessaire et mes deux enfants, âgés d’une dizaine d’années, commençaient à être assez grands pour ne pas subir ce changement."

Et quitte à se lancer dans le vide, autant le faire chez soi. À Biarritz (64), l’opportunité se présente avec un centre First Stop proche du dépôt de bilan. Claude Marticorena saisit sa chance "avec peur et excitation" admet-il, car "même si on se sent prêt, ce n’est finalement jamais le bon moment de prendre un tel risque. Sauf qu’il faut savoir y aller…".

Ce centre demeure aujourd’hui son bébé, le berceau de son aventure entrepreneuriale et cristallise une grande partie de sa vie. 15 heures par jour, du lundi au samedi… "C’est très chronophage de diriger une entreprise, mais ce n’est pas un sacerdoce pour moi, éclaire-t-il. Biarritz Pneu n’est pas une contrainte, ni un poids. C’est tout l’inverse, c’est ma passion." Et l’investissement humain en valait la peine. Car en une décennie, le Basque a bâti un petit empire.

Telle une odyssée, ils partirent à trois et arrivèrent à quinze ! Une équipe qui porte un centre élu meilleur garage de France à quatre reprises par nos confrères du magazine Auto Plus et qui demeure, année après année, le mieux noté sur Google de tout le réseau First Stop. La récompense des idées et, on y revient, d’une ligne de conduite. La notion de service client a toujours été érigée en priorité. Biarritz Pneus possède une excellente réputation et la cultive au quotidien.

Et le patron de résumer la situation : "Dans notre réussite, le bouche-à-oreille a toujours beaucoup compté. Je suis d’ici, j’ai longtemps été très investi dans les écoles de mes enfants, j’ai été entraîneur au sein du club de foot… Tout ça fait que je connais du monde. Après, il ne faut jamais décevoir ses connaissances". D’où cette attention portée, chaque jour faisant, à la satisfaction de celles et ceux qui passent dans son établissement.

2023, une année stratégique

Mais le succès de cette affaire repose aussi sur deux autres éléments. Un premier directement lié à First Stop. À vrai dire, le sujet n’était pas gagné d’avance. En 2013, en reprenant ce centre déjà aux couleurs de l’enseigne du groupe Bridgestone, le dirigeant avait plutôt en tête de s’en détacher. "Avant, dans mon esprit, faire partie d’un réseau était synonyme de trop de contraintes et d’un manque de liberté dans la gestion de mon entreprise, explique-t-il. Très vite, j’ai totalement changé d’avis".

Pour des raisons pratiques – l’information, les services, l’image et la notoriété ou encore le support offert – mais aussi humaines. "Je connais de nombreux autres adhérents. Je prends plaisir à échanger avec eux et à les retrouver en convention." Le tout sans jamais devoir renier sa liberté.

Après avoir œuvré pendant dix ans dans ce centre, Claude Marticorena a changé de paradigme en 2023. En créant déjà un deuxième centre à Anglet (64). Presque par la force des choses, celui de Biarritz n’étant plus en mesure d’assumer la croissance de l’entreprise. En saisissant une opportunité de reprise ensuite, à Hendaye (64), pour un troisième cette fois-ci. En pareille circonstance, nombreux sont les patrons à confier que le plus dur n’est pas de gérer plusieurs affaires, mais plutôt de sauter le pas en passant d’une à deux. Ce que confirme le quadragénaire.

"Ça change beaucoup de choses. J’ai dû m’organiser pour être un peu présent sur tous les sites." Plus que le côté opérationnel, c’est surtout sur l'aspect humain que ce changement entraîne le plus de répercussions. Et cela n’a rien d’anodin pour un dirigeant qui a toujours cultivé l’esprit d’équipe. "L’essentiel de mon travail consiste à préserver la cohésion entre tout le monde. Aujourd’hui, mes salariés ne travaillent pas pour un groupe ou pour trois centres, mais pour une seule et même équipe. On forme un tout, même en étant sur trois sites différents."

L’entreprise se vit en famille

Pour s’assurer d’avoir toujours les bonnes compétences partout, Claude Marticorena sait aussi pouvoir compter sur une équipe fidèle et qui a désormais de l’expérience. L’un de ses chefs de centre est entré chez lui comme apprenti. Un exemple pour tous les autres et un modèle de formation auquel le dirigeant est très attaché.

Si l’expérience aide à rendre les choses, nouvelles essentiellement, plus faciles à appréhender, le cadre est également un autre atout pour avancer. Depuis sept ans, Claude Marticorena est ainsi épaulé au quotidien par son épouse. Après avoir soutenu son mari à ses débuts, elle a rejoint l’aventure et s’occupe depuis de la comptabilité, de la gestion et des problématiques sociales. Les tâches sont bien réparties, le duo complémentaire et cet attelage sert de formidable locomotive à l’entreprise. "En travaillant avec moi, ma femme comprend aussi plus facilement pourquoi je peux passer 15 heures dans mon centre !" plaisante-t-il.

Depuis la rentrée 2023, le couple est aussi épaulé dans ses efforts par l’un de ses enfants. Leur fils aîné les a rejoints dans le cadre de son alternance en école de commerce. Et si ce dernier n’était pas prédestiné à suivre ses parents, il semble avoir parfaitement trouvé sa place.

"Mon fils n’a jamais été attiré par cet environnement, restitue le père. Mais il se trouve qu’il suit un cursus orienté commerce et digital. Or, j’ai compris très tôt l’importance de cette question dans mon métier. Beaucoup passent à côté du sujet. Mais travailler son image et sa présence sur les réseaux sociaux et sur internet est très important dans notre métier. Même si ça prend beaucoup de temps, c’est capital pour croître."

Dès lors, tomberait-on, un peu trop facilement, dans le cliché du papa-patron souhaitant transmettre le fruit de toute une vie à son rejeton ? "Je n’ai que 42 ans, donc c’est encore loin pour moi. Mais on y pense forcément. On a toujours envie qu’une entreprise se perpétue. Donc la transmettre est forcément un objectif." Mais pas à court ni à moyen terme assurément.

Car Claude Marticorena sait qu’il a encore plein de choses à accomplir alors qu’il dirige aujourd’hui une entreprise pesant deux millions d’euros de chiffre d’affaires et rassemblant une trentaine de salariés. Il ne se fixe aucune limite en termes de nombre de centres. "Le seul impératif, c’est d’avoir les bonnes personnes. Si je les ai, je continuerai à avancer" conclut-il.

 

Si l’aventure entrepreneuriale de Claude Marticorena a débuté à Biarritz, elle se prolonge aujourd’hui à Anglet et à Hendaye, grâce à deux centres repris en 2023.

BIO EXPRESS

Claude Marticorena, 42 ans (First Stop)

1995 Débute son apprentissage en mécanique.

1998 Décroche son CAP.

2001 Est nommé chef d’atelier.

2013 Se lance à son compte en reprenant l’agence First Stop de Biarritz (64).

2023 Ouverture d’une agence à Anglet (64) et reprise d’une autre à Hendaye (64).

 

Cet article est extrait du Journal du Pneumatique n°184 de mars-avril 2024.

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