Continental veut se désengager de la fabrication de matériaux pour l'automobile
La réorganisation du schéma industriel se poursuit chez Continental. Début juillet 2023, le groupe officialisait la fermeture prochaine de son usine allemande de Gifhorn. En cette fin d'été, le deuxième équipementier mondial derrière Bosch annonce vouloir "séparer complètement au cours des deux prochaines années son activité automobile regroupée dans l'entité Original Equipment Solutions (OESL) des autres domaines d'activité" tournés vers l'industrie, tous réunis pour l'heure dans la division ContiTech, a indiqué un porte-parole du groupe dans un communiqué transmis à l'AFP.
Un projet "en phase de conception"
ContiTech a "initié le processus pour rendre OESL indépendante" au plan juridique. La source citée indique par ailleurs que le projet est "actuellement en phase de conception". À terme l'activité pourra être cédée, aller en Bourse, accueillir un investisseur de référence ou s'allier à un partenaire dans une société conjointe. Une décision sera prise ultérieurement, selon Continental.
Les produits fabriqués dans l'ensemble OESL comprennent des joints, durites, courroies en caoutchouc et autres matériaux. Cette activité génère environ deux milliards d'euros de chiffres d'affaires par an. Elle emploie 18 500 personnes dans le monde, selon des données communiquées en interne.
Le précédent Continental Powertrain
Le groupe justifie cette séparation par "un contexte d'évolution rapide de l'industrie automobile", le poussant à "accélérer sa transformation". La division auto rendue indépendante au sein de ContiTech doit "développer tout son potentiel". Et le faire en même temps que sera renforcée "l'orientation stratégique déjà initiée vers l'activité industrielle".
Continental employait fin 2022 près de 200 000 personnes dans le monde pour un chiffre d'affaires de 39,4 milliards d'euros. Un résultat qui repose, outre ContiTech, sur ses divisions technologies pour la mobilité (Automotive) et pneus. Le processus engagé pour OESL rappelle la séparation opérée à partir de 2019 de l'ancienne division "Continental Powertrain". Rebaptisée Vitesco, celle-ci produit des éléments clés des moteurs électriques et est cotée depuis 2021 à la Bourse de Francfort. (Avec AFP)