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Manufacturiers

Le principal actionnaire de Pirelli surveillé par le gouvernement italien

Publié le 11 avril 2023

Par Romain Baly
2 min de lecture
Tandis que des rumeurs annoncent son possible retrait du groupe transalpin, Sinochem Holding, premier actionnaire de Pirelli, est dans le collimateur de Rome. En cause : un pacte noué avec le deuxième investisseur susceptible d'étendre l'influence du conglomérat chinois sur le fabricant de pneumatiques.
Détendeur de 37 % des parts de Pirelli, Sinochem Holding est surveillé de près par l'Etat italien. ©Pirelli

Sinochem Holding se retrouve une nouvelle fois sur le devant de l'actualité. Alors que des rumeurs prêtent au conglomérat chinois la volonté de se désengager de Pirelli, celui-ci doit faire face aux interrogations de l'exécutif transalpin. Pirelli a annoncé avoir reporté au 29 juin son assemblée générale des actionnaires. Une façon de donner au gouvernement de Giorgia Meloni le temps d'examiner le pacte d'actionnaires impliquant Sinochem.

Le gouvernement a son mot à dire dans la mesure où il a des pouvoirs spéciaux dans ce type de situation. Son "golden power" peut contribuer à préserver l'intérêt national dans des secteurs considérés comme stratégiques. Sinochem, premier actionnaire de Pirelli avec une part de 37 %, est lié par un pacte au deuxième investisseur. Il s'agit en l'occurrence de la holding Camfin du PDG Marco Tronchetti Provera, qui détient une part de 14,1 %.

Un accord reconduit pour trois ans

Les deux parties avaient décidé en mai 2022 de reconduire cet accord pour une durée de trois ans. Ils comptaient le soumettre à l'assemblée des actionnaires pour officialiser son entrée en vigueur. Sinochem s'est plié début mars à l'obligation d'informer le gouvernement de l'intention des deux parties de renouveler le pacte, pour lui permettre d'étudier son contenu.

Pirelli a basculé en 2015 sous pavillon chinois à l'issue d'une transaction évaluant le groupe à 7,1 milliards d'euros. Cette opération avait suscité en Italie de fortes inquiétudes sur l'indépendance du groupe milanais.

Le ministre des Entreprises reste évasif

Rome étudie les moyens de réduire l'influence du groupe chinois sur le fabricant de pneus italien. Sans toutefois le forcer à vendre sa part, comme l'a rapporté l'agence Bloomberg. Parmi les options figurent "la limitation du partage d'informations sur les technologies sensibles et stratégiques" avec les membres du conseil d'administration nommés par Sinochem ou la restriction de leurs droits de vote, écrit l'agence.

Quid d'un recours au "golden power" dans le cas de Pirelli ? Interrogé par la presse, le ministre des Entreprises Adolfo Urso est resté évasif. "Nous sommes toujours attentifs lorsqu'il s'agit de protéger des entreprises nationales, en l'occurrence des multinationales opérant dans des filières stratégiques de notre pays", a-t-il déclaré. (avec AFP)

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