L'interview WhatsApp de… Clémentine Lhoste (Yokohama France)
Bonjour Clémentine. Comment allez-vous ?
Bonjour Romain, ça va très bien, merci.
Vous portez un nom bien connu du monde du pneumatique. Avantage ou inconvénient ?
Un avantage ! Non seulement ça m’a permis de grandir dans ce milieu et de bénéficier d’un bagage solide, mais ça m’a également ouvert des portes. Que ce soit sportivement ou professionnellement. Je suis fière de porter ce nom tout en continuant à tracer ma propre voie dans le monde de l’automobile.
Alors que votre père évolue dans ce milieu depuis plusieurs décennies, et qu’il dirige Yokohama France depuis le début des années 2000, vous avez l’impression d’avoir été biberonnée au pneumatique ?
Sans aucun doute ! Biberonnée par le produit, la passion et le travail.
Quels sont vos premiers souvenirs ?
Je pense aux salons automobiles de Paris et Genève quand j’avais 7 ou 8 ans. Je donnais des posters et des goodies aux visiteurs.
Si on s’intéresse à votre parcours, vous êtes diplômée de l’école de commerce de Lyon. Quelles étaient vos ambitions au moment de choisir votre voie ?
Je voulais avoir un bon diplôme qui puisse m’ouvrir un maximum de portes.
Qu’est-ce qui vous a convaincue de rejoindre Yokohama ?
J’aime beaucoup l’automobile et je voulais travailler dans ce milieu. Chez Yokohama France, nous avons l’avantage de travailler avec une clientèle très variée. Pareil en compétition où nous touchons toutes les disciplines. Cette variété me plaît beaucoup car le champ d’actions est très vaste.
C’est comment de travailler en famille ?
Il y a un vrai esprit de famille chez Yokohama France. La plupart des collaborateurs ont une grande ancienneté. Ils m’ont connue petite, dès mes premiers stages. Mais pour revenir à votre question, je ne ressens pas la relation père-fille au travail.
À côté de votre métier, vous êtes aussi une pilote émérite avec de multiples victoires au Trophée Andros. De quelle façon est née cette passion ?
Mon père faisait beaucoup de trackdays sur glace avec sa Subaru STI en Haute-Savoie, à Flaine, et je l’accompagnais à chaque session. Le patron du circuit faisait rouler ses fils, qui avaient 13-14 ans comme moi, et je voulais faire pareil ! À 14 ans, Jérôme Grosset-Janin (un pilote, ndlr) m’a donné une Subaru Justy qui ne passait plus le contrôle technique pour rouler sur le circuit de glace et j’ai démarré ainsi. Ensuite, la famille Dubourg a eu écho de mes roulages sur glace et nous a embarqués après un dîner de vacances sur le Trophée Andros. Voilà comment tout a démarré.
L’Andros n’existant plus, que souhaitez-vous faire désormais ?
Déjà, je mesure la chance à seulement 25 ans d’avoir fait dix saisons consécutives, avec des victoires et des podiums. J’aimerais m’orienter dans une autre discipline de type rallye-raid. Nous avons une très belle gamme de pneus tout-terrain Yokohama Géolandar qui n’est pas utilisée dans cette compétition chez nous alors qu’elle rencontre de gros succès aux US. Ce serait l’occasion de la développer.
Même si les choses évoluent dans le bon sens, les femmes sont encore rares dans ce milieu. Vous dites-vous que votre parcours peut servir d’exemple ?
Les choses bougent avec des initiatives comme la F1 Academy avec Susie Wolff ou les Iron Dames avec Deborah Mayer, etc. Cela montre que les femmes ont un créneau à occuper et peuvent exceller dans ce domaine. Pour ma part, ce parcours a été possible grâce à un véritable travail d’équipe en famille. J’ai aussi eu la chance d’avoir été aux bons endroits aux bons moments.
Au quotidien, c’est compliqué de gérer un métier et une passion aussi prenants ?
Non, pour moi il y a une vraie synergie entre les deux ! Ma passion me rend plus forte dans mon métier et m’apporte de la crédibilité auprès de nos clients via les performances enregistrées avec nos produits.
Si vous vous projetez à 10 ou 20 ans, vous vous voyez où ?
J’espère que mon travail sera reconnu et apprécié, ce qui me permettra d’évoluer jusqu’à obtenir un poste clé.
Cet article est extrait du Journal du Pneumatique n°186 de septembre-octobre 2024.