Michelin étudie les particules d'usure des pneumatiques
Une collaboration qui prend tout son sens. Début décembre 2023, Michelin, le CNRS et l'Université Clermont Auvergne (UCA) ont officialisé leur rapprochement. La collaboration de ces trois entités est guidée par les problématiques liées à l'usure des pneumatiques. Un sujet clé qui prendra prochainement une importance toute nouvelle.
Le 18 décembre 2023, les colégislateurs du Parlement européen ont ainsi approuvé l'intégration dans la future norme Euro 7 de limites aux émissions de particules engendrées par l'usure des freins et des pneus.
En se rassemblant, Michelin, le CNRS et l'UCA entendent à la fois parfaire leurs connaissances du sujet, mais aussi trouver des solutions. Leur laboratoire commun, dénommé BioDLab, va se consacrer à l’étude de la dégradation et de la biodégradation des gommes.
Une trentaine de personnes mobilisées
Les trois entités se sont données quatre ans pour travailler sur ces enjeux. Une vingtaine de membres de l’Institut de chimie de Clermont-Ferrand (rattaché au CNRS et à l'UCA) et une dizaine de salariés issus de la R&D de Michelin vont être mobilisés sur ce projet.
Aux confins de l'étude des matériaux, de la chimie et de la microbiologie, cette collaboration va ainsi explorer un champ encore quasi inconnu. "Pour garantir la sécurité de l’automobiliste, le pneu doit d’abord adhérer à la route avec pour conséquence, une érosion générant des particules d’usure, est-il développé dans un communiqué. Elles forment un mélange complexe pour lequel de nombreux phénomènes chimiques restent à découvrir, notamment sur leur évolution dans le temps lorsqu’elles [les particules d'usure, ndlr] se mélangent au sol et à l’eau".
Rendre les particules d'usure bio-assimilables
Ces recherches ont plusieurs buts précis. Premièrement, réussir à mettre au point des méthodes d'évaluation de la dégradation de l'élastomère, composant essentiel du pneumatique. Deuxièmement, produire une analyse fine permettant de bien assimiler les mécanismes. Troisièmement, trouver des solutions concrètes pour rendre les particules d’usure bio-assimilables par l’environnement.
Mettant en exergue ce "nouveau champ de recherche ambitieux", Eric-Philippe Vinesse, directeur recherche et développement de Michelin, juge que la création de ce laboratoire illustre un engagement fort de son groupe.
"La prise en compte de l’impact environnemental de ses activités fait partie intégrante de la stratégie de Michelin." En travaillant à la fois sur les matériaux et sur la conception des pneumatiques, le fabricant tricolore a réduit de 5 % les émissions d'usure de ses enveloppes entre 2015 et 2020.