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Marché

Euro 7 va intégrer l'usure des pneus

Publié le 19 décembre 2023

Par Romain Baly
2 min de lecture
Discutée depuis plusieurs mois, la nouvelle norme Euro 7 a été approuvée par les colégislateurs du Parlement européen le 18 décembre 2023. Celle-ci fixe pour la première fois des limites aux émissions de particules engendrées par l'usure des freins et des pneus.
L'usure des freins et des pneumatiques sera pour la première fois prise en compte par la future norme Euro 7. ©AdobeStock-DedMityay

Après plusieurs mois de débats, la future norme Euro 7 continue d'avancer. Lundi 18 décembre 2023, elle a été approuvée par les colégislateurs de Bruxelles. Première conclusion, le Parlement européen et les 27 États membres ont écarté tout durcissement des normes de pollution sur les gaz d'échappement des voitures particulières dans l'UE, afin d'épargner des coûts supplémentaires à l'industrie automobile confrontée aux investissements dans les véhicules électriques.

En revanche, la nouvelle norme Euro 7 abaissera les seuils d'émission pour les poids lourds. Elle introduira aussi pour la première fois en Europe des limites aux émissions de particules engendrées par l'usure des freins et des pneus. Elle prévoit enfin des exigences minimales de performance pour la durabilité des batteries des voitures électriques et hybrides. Celles-ci devront ainsi conserver au moins 72 % de leurs capacités après huit ans ou 160 000 km.

L'ONG Transport & Environment se fâche

Le Parlement et les États membres doivent encore approuver formellement cet accord avant qu'il puisse entrer en vigueur. Les nouvelles règles ne s'appliqueront que 30 mois plus tard pour les voitures et camionnettes, et quatre ans après l'entrée en vigueur pour les bus et camions. Ces règles sont moins ambitieuses que celles proposées par la Commission européenne en novembre 2022. La France et l'Italie ont été en pointe pour défendre les intérêts de la filière automobile et ses 14 millions d'emplois dans l'UE.

L'ONG Transport & Environment avait dénoncé en septembre "un désastre pour la qualité de l'air" et une réglementation qui "fait passer les profits records des constructeurs automobiles avant la santé des citoyens". De leur côté, les constructeurs avaient mis en garde contre l'impact de normes trop sévères sur l'emploi ainsi que sur le prix des voitures, déjà de moins en moins accessibles pour la classe moyenne. L'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA) a salué le 18 décembre au soir "la certitude en matière de planification" apportée par la nouvelle norme.

Les constructeurs ne veulent pas investir à perte

Confrontés à des investissements massifs pour développer leurs nouvelles gammes électriques face à la redoutable concurrence de Tesla et des constructeurs chinois, les industriels voulaient éviter des investissements additionnels dans les motorisations thermiques de toutes façons vouées à disparaître. L'Union européenne a en effet acté la fin des ventes de voitures neuves essence et diesel à partir de 2035, au profit des véhicules 100 % électriques.

Cette extinction programmée des moteurs thermiques contribuera à réduire les gaz polluants mais aussi les émissions de CO2 des voitures particulières, alors que l'UE s'est fixée un objectif de neutralité carbone à l'horizon 2050. "Nous sommes parvenus à une solution équilibrée pour la nouvelle norme d'émissions Euro 7, qui améliorera la qualité de l'air pour nos concitoyens tout en évitant de faire peser une charge supplémentaire sur l'industrie", a affirmé l'eurodéputé Jens Gieseke, négociateur du groupe PPE (droite). (Avec AFP)

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