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Manufacturiers

Un ingénieur de Michelin veut faire renaître la course Paris-Clermont

Publié le 4 octobre 2024

Par Romain Baly
2 min de lecture
Passionné par son groupe et par le vélo, Émilien Mottet s'est lancé un défi fou : celui de relancer la course cycliste créée en 1892 par Édouard Michelin, reliant d'une seule traite Paris à Clermont-Ferrand. L'ingénieur informatique entend fédérer collègues et cyclistes autour d'un projet mêlant histoire et sport.
Après avoir reçu de nombreux soutiens, dans le groupe Michelin et à l'extérieur, Emilien Mottet s'attache désormais à trouver des financements et espère concrétiser son projet pour la rentrée 2025.

L'histoire de Michelin continue de faire vibrer. Et cette sensibilité n'a rien à voir avec l'âge. Du haut de ses 28 printemps, Émilien Mottet fait ainsi partie de ces passionnés de la firme clermontoise. Originaire de Roanne (42), il a été bercé par Bibendum alors que certains membres de sa famille travaillaient dans l'usine locale du manufacturier. Entré dans ses rangs il y a huit ans, cet ingénieur informatique s'est lancé un grand défi. Celui de faire converger la grande et la petite histoire, entre celle bâtie depuis près d'un demi-siècle et celle qui jaillit telle une étincelle.

Fin connaisseur de l'histoire de son groupe, le jeune homme est aussi un cycliste averti. La petite reine est devenue son quotidien en 2020 et, depuis deux ans, il multiplie les expériences XXL. Après un Bordeaux-Paris "pour le plaisir", il enquille sur un aller-retour entre Paris et Brest ! Une "aventure extraordinaire" qui a fait naître une autre idée.

"En parallèle de mon travail, je suis aussi testeur de pneus vélos pour Michelin. Un jour, en visitant L'Aventure (musée consacré au groupe situé à Clermont-Ferrand, ndlr), je suis tombé sur cette fameuse histoire de la "course aux clous" et je me suis dit qu'il y avait peut-être quelque chose à faire."

Une idée qui fédère

Le récit de la "Course Michelin internationale Paris-Clermont", de son vrai nom, a presque valeur de mythe. Imaginée par Édouard Michelin, elle véhicule aujourd'hui une aura certaine avec ses doutes, sa légende, sa folie et tout le génie de son créateur. Le 5 juin 1892, 76 concurrents, tous équipés d'enveloppes Michelin, s'élancent de la porte Dorée, à Paris. Ils doivent rallier la place de Jaude, à Clermont, sous 60 heures.

Entre Nevers et Riom, Édouard Michelin sème des clous avec l'objectif de démontrer que la réparation d'un pneumatique s'avère d'une simplicité déconcertante… 61 valeureux cyclistes franchiront finalement la ligne d'arrivée.

Si Émilien Mottet n'entend pas pousser le mimétisme aussi loin, son ambition demeure de parcourir à vélo les 400 kilomètres séparant les deux villes. Lancée en interne l'an passé, l'idée a très vite fait son chemin. "Elle a rebondi dans beaucoup de services, et même à l'étranger puisqu'un collègue basé en Allemagne m'a contacté", développe-t-il. L'ingénieur, accompagné de deux amis, a pu tester le tracé, "à blanc", début septembre. L'occasion d'affiner le projet.

Le projet nécessite d'être financé

"On ne pourra pas refaire le trajet de l'époque. À certains endroits, les routes ne se prêtent pas à la pratique du vélo. En revanche, on s'imagine passer par Bourges, par exemple, car c'est une ville qui compte beaucoup pour Michelin et cela aurait aussi du sens pour fédérer un maximum de monde." La cité du Cher accueille en effet un site de production du tricolore. Elle ferait aussi un point de passage idoine pour permettre aux participants de se ravitailler et de lancer un relais.

Car Émilien Mottet ambitionne d'emmener un maximum de monde dans sa roue. Collègues, amateurs de vélos, passionnés du Bib', tous sont attendus. "Le parcours est relativement plat entre Paris et Clermont mais tout le monde ne pourra pas parcourir les 400 kilomètres. En passant par Bourges, certains pourront faire une partie du périple."

Alors que L'Aventure Michelin lui a déjà confirmé son soutien, l'ingénieur espère désormais réussir à financer son projet. Car si son estimation ne dépasse pas les quelques milliers d'euros, celui-ci a un coût. Le jeune homme table sur une concrétisation pour la rentrée 2025 avec un final rêvé en apothéose. "On peut très bien imaginer terminer par un tour de piste à Ladoux", le centre de R&D du groupe, conclut-il.

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