Avec la FNA et la Feda, l'Asav devient l'Apam
Nouveau départ pour l'Asav. Créée en 2014 par le Syndicat des professionnels du pneu (SPP), le Syndicat national du contrôle technique automobile (SNCTA) et l'Union nationale intersyndicale des enseignants de la conduite (Unidec), l'organisation prend aujourd'hui un nouveau tournant en intégrant deux nouveaux membres. La Fédération nationale de l'automobile (FNA) et la Fédération de la distribution automobile (Feda) font ainsi leur entrée au sein de l'Asav, qui profite de l'occasion pour adopter une nouvelle dénomination en devenant l'Apam.
"C'est un nouvel élan pour nous, admet son président, Jean-Louis Bouscaren. Aucune autre organisation que l'Apam ne représente autant de métiers". Il est vrai qu'avec le renfort de la FNA et de la Feda, l'Alliance des professionnels de l'automobile et de la mobilité élargit considérablement son spectre. Surtout, dans un contexte de concurrence intense entre les organisations professionnelles de branche pour être considérée comme représentative de leur secteur par les pouvoirs publics, celle-ci revendique désormais un poids considérable au sein de la filière.
Le deuxième syndicat patronal de l'automobile
L'alliance de ces cinq organismes et leurs adhérents permet à l'Apam d'être désormais le deuxième syndicat patronal de l'univers automobile, derrière le CNPA, avec 25 % d'audience, 5 000 entreprises et 33 800 salariés. Tout ceci sans compter la cinquantaine d'adhérents de la Feda rattachés à la convention collective des services de l'automobile (la partie restante étant liée, quant à elle, à celle du commerce de gros). "L’Apam entre dans le top 30 des organisations patronales déclarées représentatives en 2017 par le ministère du travail", présice Régis Audugé, directeur général du SPP et de l'Apam.
Ce rassemblement s'avère d'autant plus capital dans la mesure où, si le seuil de représentativité fixé actuellement à 8 % ne devrait pas évoluer d'ici 2021 et la prochaine évaluation, il est fort probable que le ministère du Travail réévalue à la hausse cette donnée à plus long terme. Désormais, la demande de représentativité se fera ainsi via l'Apam et non plus en propre. La première marche vers une fusion ? "Non", répondent en cœur les différents protagonistes.
"Être un véhicule pour accueillir d’autres organisations"
"Ce n’est pas prévu, indique Alain Landec, président de la Feda. Chacune de nos organisations dispose d’un historique et d’une identité qui lui est propre. Si nous devons fondre dans une seule entité, nous risquons de normaliser notre fonctionnement et de perdre notre force." En d'autres termes, l'Apam ne souhaite pas copier un modèle déjà éprouvé ailleurs en devenant un CNPA bis. Pour tous, l'objectif consiste avant tout à défendre des intérêts communs. "On se regroupe pour mener des actions qui font consensus", ajoute Jean-Louis Bouscaren avant qu'Alain Landec confirme : "L'Apam n'est pas une organisation conflictuelle".
Sans salariés mais pas sans ressources, l'Alliance s'appuiera sur les équipes de ses membres pour mener à bien des dossiers liés au social, au juridique ou encore à la communication. Chacun agi en son nom, conservant ainsi son indépendance, alors que l'unanimité est requise pour engager l'Apam dans une action. Un fonctionnement simple et cohérent, en somme. Reste désormais à savoir comment va se développer cette "Asav 2.0" ? Après avoir accueilli deux membres supplémentaires, celle-ci pourra-t-elle intégrer de nouveaux syndicats ? Possible, à en croire Gérard Polo, président de la FNA, qui note que "l’Apam doit être un véhicule pour accueillir d’autres organisations".