Bilan 2025 : les pneumaticiens défient la baisse du marché

Le premier semestre 2025 confirme une tendance déjà observée en 2023 et 2024 : le marché TC4 s'est contracté de 4,8 %. Les ventes en sortie de réseaux suivent la même pente avec un recul de 4,7 %. Pourtant, dans ce paysage morose, un canal résiste : celui des pneumaticiens. Le bilan publié par le Syndicat du Pneu souligne leur rôle stabilisateur.

Certes, ils ne dominent pas les centres autos (45 % des ventes tourisme), mais avec 32 % de parts et une présence renforcée sur le segment plus rentable des SUV (40 %), ils confirment leur statut d'acteurs de confiance. Là où le pneu devient un sujet technique et de sécurité, le consommateur continue de se tourner vers l'expertise spécialisée.

Premium et budget : un équilibre fragile

Alors que les centres autos et pure players s'appuient de plus en plus sur le budget, les pneumaticiens demeurent le refuge du premium. Plus d'un pneu sur deux vendus en réseau spécialisé appartient au haut de gamme (56 % en tourisme).

C'est une singularité qui a un prix : les pneus montés chez les pneumaticiens sont en moyenne plus chers. En 2025, le tarif  moyen d'un pneu tourisme en centre auto et réseau spécialisé atteint 105 euros TTC, et grimpe à 168 euros pour un SUV.

Cette différence reflète la part la plus élevée du premium, mais aussi la valeur ajoutée d'un service complet (montage, équilibrage et conseil). Autrement dit, franchir la porte d'un atelier, c'est assumer un budget supérieur, mais pour acheter une expertise et une sécurité.

Cependant, le vent tourne. La progression des pneus budget, désormais 18,2 % du mix des pneumaticiens, illustre la pression du portefeuille des ménages.

Dans un marché où le pneu toutes saisons explose (+12,1 % au S1 2025) et capte 39 % des ventes, les spécialistes doivent composer entre deux réalités : préserver la valeur du premium et répondre à une clientèle qui demande des solutions abordables.

Le service, véritable levier d'avenir

Le Syndicat du Pneu est clair : la vraie force des pneumaticiens ne réside pas seulement dans leurs parts de marché, mais dans leur fonction de conseil et d'accompagnement. Montage, équilibrage, suivi des obligations légales (loi Montagne), mais aussi pédagogie face à des automobilistes de plus en plus perdus entre gammes et labels.

À l'heure où l'électrification du parc change la donne technique, où la réglementation se durcit et où les canaux digitaux grignotent du terrain, les réseaux spécialistes devront réinventer leur discours.

Ils bénéficient d'un atout de taille : la confiance. D'après les chiffres remontés par le syndicat, 32 % des conducteurs citent les réparateurs spécialisés comme source d'information la plus fiable.

En 2025, alors que le marché décroche, les pneumaticiens incarnent donc plus qu'un simple canal : ils sont les derniers contrepoids face aux logiques purement promotionnelles. Un équilibre fragile, mais stratégique, dans un secteur où la sécurité reste la boussole ultime.