Longévité des pneus : un écart significatif entre thermiques et électriques
Le constat est implacable. Le véhicule électrique va bouleverser l'après-vente automobile et plus particulièrement l'activité pneumatique. Amenée à terme à devenir la large première raison d'entrée en atelier, celle-ci va de facto retrouver une place centrale. Mais si le boom des VE constitue une bonne nouvelle pour les garages, qu'en est-il pour les utilisateurs ?
Couple élevé et poids plus important de ces modèles impliquent inexorablement de solliciter davantage les pneumatiques sur des électriques que sur des thermiques. Les manufacturiers le savent et s'efforcent de concevoir des innovations offrant une longévité accrue. Sauf que leurs efforts se heurtent pour le moment aux spécificités intrinsèques de ces modèles. Il est écrit depuis longtemps que les enveloppes seront à remplacer plus rapidement avec eux.
Moins résistants et plus chers
Et cette prémonition, longtemps restée sans évaluation précise, trouve aujourd'hui un écho chiffré. Epyx, une société spécialisée dans la gestion de parcs automobiles, a tenté d'en évaluer le phénomène via sa plateforme 1Link Service Network. Celle-ci a analysé les parcs de ses clients gestionnaires de flottes réparties dans 17 pays européens.
Il en ressort une différence notable de longévité entre modèles électriques et thermiques. Le changement de pneumatiques est intervenu en moyenne au bout de 39 000 km et 670 jours chez les seconds contre 29 000 km et 551 jours chez les premiers. Soit un gap de 10 219 km entre les deux. À noter par ailleurs que cette opération a dû être effectuée au bout de 40 000 km et 585 jours sur des hybrides.
Une première tendance mais pas une vérité absolue
Autre élément important, en plus de devoir être renouvelées plus vite, les enveloppes pour VE s'avèrent aussi logiquement plus grandes et plus chères que celles pour véhicules diesel ou essence. Sur les flottes analysées, les électriques chaussaient en moyenne des pneus de 18 pouces d'un montant de 240 euros. Les thermiques étaient quant à elles équipées avec une taille moyenne de 17 pouces pour un coût de 150 euros.
Les enseignements de cette étude ne peuvent avoir valeur de vérité absolue. Il est ici question de véhicules d'entreprises, plus sollicités que ceux de "monsieur et madame tout le monde". Par ailleurs, Epyx ne précise pas le volume global de voitures analysées. Ceci étant, tous ces éléments offrent une première base intéressante pour évaluer la déperdition kilométrique dans un cadre globale et pour un usage réel.