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Régis Audugé, SPP : "Nous agissons et agirons pour qu’aucune entreprise ne soit oubliée"

Publié le 23 mars 2020

Par Romain Baly
3 min de lecture
Mobilisé comme tous ses confrères des fédérations professionnelles, le directeur général du Syndicat des professionnels du pneu fait le point sur cette crise sanitaire sans précédent.
Régis Audugé, directeur général du SPP.

 

On vous imagine sur le front actuellement pour soutenir la profession…

Effectivement, nous sommes mobilisés comme tous nos confrères. Notre priorité est d’être utile à nos adhérents et de leur fournir l’aide dont ils ont besoin. Comme je le constate chaque jour, nous sommes tous à un niveau comparable d’information. Notre valeur ajoutée se situe dans notre capacité à rendre cette information intelligible et à la fournir en temps utiles. Tous les chefs d’entreprise ne sont pas juristes et même nos collaborateurs sont perplexes face à certains textes publiés très récemment. Au-delà, nous pouvons ajouter un rôle de coordination des échanges entre les différents acteurs de la filière : entreprises, réseaux de distribution, fournisseurs et services supports comme la collecte et le recyclage par exemple. Nous avons pris l’option de ne pas noyer nos adhérents sous les annonces et les communications de toute sorte et de nous limiter aux informations qui leur sont utiles.

"Nous n’en sommes actuellement qu’à l’étape des annonces"

Par quel biais communiquez-vous avec eux ?

Nous nous appuyons sur la plateforme mySPP, qui s’apparente à un réseau social et qui réunit l’ensemble de nos adhérents. Ils reçoivent des alertes en temps réel, des synthèses quotidiennes, des notes explicatives. Ils peuvent télécharger tous les documents utiles, modèles de courrier, etc. Ils nous questionnent directement ou peuvent échanger entre eux. Le pic de connexion que nous enregistrons depuis quelques jours nous amène à penser que le système est efficace. Pour ceux qui ne sont pas familiarisés avec ce genre d’outil, une ligne téléphonique directe est à leur disposition. En fonction des questions ou des problèmes rencontrés nous faisons le lien avec les administrations, les organisations concernées ou des cabinets d'avocats spécialisés.

Êtes-vous satisfaits des aides annoncées ces derniers jours par l’exécutif ?

Globalement, oui. Le gouvernement a très tôt pris des mesures pour permettre aux entreprises de résister tant bien que mal à cette crise et les ajuste à la hausse au fur et à mesure de l’évolution de la situation. Ce qui sera fait en termes de reports d’échéances sociales et fiscales, de travail partiel ou d’obtention de lignes de crédits bancaires va dans le bon sens. Mais nous n’en sommes actuellement qu’à l’étape des annonces. D’expérience, nous savons que la difficulté survient souvent lors du dépôt des dossiers ou de la demande d’aide et des tracasseries administratives qui vont de pair. A cette étape, nous avons et aurons également un rôle important à jouer.

"Notre secteur est plutôt bien structuré par rapport à d'autres"

Comment les chefs d’entreprise du secteur vont pouvoir gérer cette crise d’après vous ?

Nous avons subi la crise des Gilets Jaunes en 2018, les mouvements sociaux fin 2019, le tout dans un contexte plus général de mutation des modes de consommation et de révolutions technologiques. En phase de reprise, les dirigeants se sont heurtés à des problèmes de recrutement et d’adaptation des moyens humains à la hausse d'activité. Notre secteur n’est pas le plus épargné. Avant cette crise sanitaire, nous étions déjà très inquiets sur la capacité de certaines entreprises à faire face. Néanmoins, et pour rester positif, notre secteur est plutôt bien structuré par rapport à d'autres. Nous avons des entreprises de bonne taille et des réseaux qui jouent un rôle de support et de soutien important auprès de petites et moyennes entreprises plutôt bien implantées. De plus, nous le constatons actuellement, les activités BtoB très spécifiques des négociants spécialistes permettent de conserver un volant d’activités stable.

Ont-ils une assise financière assez solide pour résister ?

L’avenir nous le dira. Nous ne savons pas combien de temps cette crise durera et nous sommes incapables de nous référer à une situation équivalente. Autre inconnue, la capacité du gouvernement à mettre en œuvre efficacement les mesures promises et ce, pour toutes les entreprises. Nous agissons et agirons pour qu’aucune entreprise ne soit oubliée.

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