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Seulement 1 conducteur sur 5 envisage de s'équiper en pneus hiver ou toutes saisons

Publié le 9 septembre 2021

Par Romain Baly
3 min de lecture
Si la future loi Montagne, qui entrera en vigueur le 1er novembre 2021, est de plus en plus connue de l'opinion publique, encore trop peu de Français prévoient d'investir dans des enveloppes hiver ou toutes saisons. Plus globalement, une certaine méconnaissance entoure les enjeux liés à la conduite en période hivernale.
2 500 personnes ont été interrogées dans le cadre de cette enquête.

A moins de deux mois du déploiement de la loi Montagne, le Syndicat des professionnels du pneu (SPP) vient de publier une étude réalisée avec le Gipa sur la perception qu'ont les automobilistes français de cette problématique et, plus globalement, du sujet de la sécurité sur la route. Sur cette question, les résultats de l'enquête sont assez symptomatiques de l'écart entre la vision des conducteurs et la réalité du terrain. Sur les 2 500 personnes interrogées, 89 % jugent qu'il est facile voir très facile de circuler en voiture lorsque les conditions climatiques sont difficiles.

Excès d'optimisme

Un excès d'optimisme qui se corrèle avec le fait que 4 automobilistes sur 10 expliquent ne pas être découragés à prendre la route par des prévisions de neige ou de verglas. 60 % admettent d'ailleurs le faire sans disposer d'équipements adaptés… Autre donnée qui interpelle : les conducteurs tricolores n'ont pas toujours une bonne perception de leur environnement. La notion de zone de montagne leur parle assez peu et les 40 % qui y vivent n'en n'ont même pas conscience !

66 % du panel pensent rouler en toutes saisons…

Cet étonnant panorama va de pair avec celui lié à l'équipement. La connaissance des signes M+S et 3PMSF reste très marginale, tout comme le gap des 7 degrés. Seulement 35 % du panel savent qu'il existe une température pivot pour passer en pneus hiver ou toutes saisons alors que 55 % pensent qu'il faut le faire uniquement sous la barre des 0 degré. Autre constat : deux tiers des personnes interrogées croient rouler avec des enveloppes toutes saisons (alors que celles-ci ne représentent "que" 10 % des ventes), signe, là-encore, d'une mauvaise perception de l'équipement.

Manque d'utilité et coût mis en exergue

Pour ceux qui ont une analyse plus juste de la situation mais refusent de s'équiper, le manque d'utilité par rapport à leur lieu d'habitation ainsi que le coût des produits hivernaux font figure d'explications majeures. Plus globalement, seulement 15 % des conducteurs français changent leurs pneus en fonction des saisons, part qui grimpe à 38 % en zones blanches. Enfin, il est intéressant de noter que, à l'échelle du territoire, seulement un quart des automobilistes dispose de chaînes à neige, un équipement plus répandu chez les gros rouleurs (plus de 20 000 km/an), les hommes âgés de plus de 35 ans et les habitants de la région parisienne.

Une loi connue et comprise

Dans ce contexte, qu'en est-il de leur connaissance de la loi Montagne ? De façon positive, celle-ci s'impose de plus en plus dans l'esprit des personnes interrogées qui, autre satisfaction, comprennent également les enjeux de cette mesure. Toutefois, parmi ceux qui en ont déjà entendu parler, une méconnaissance demeure puisque 47 % d'entre eux croient qu'elle se limitera à 15 départements (contre 48 en réalité). 8 conducteurs sur 10 estiment que cela contribuera à réduire les accidents et limiter les blocages sur les routes, lors d'épisodes neigeux notamment.

Prime aux toutes saisons

Dès lors, on pourrait se dire que le bon sens l'emportera et que, finalement, le recours à un équipement adéquat coulera de source. Que nenni ! L'étude du SPP montre que seulement 1 conducteur sur 5 envisage de modifier ses pneumatiques avec l'arrivée de la loi Montagne, alors qu'un quart du panel se montre indécis. Les rares qui le feront opteront, en majorité, pour des pneumatiques toutes saisons. Ces résultats viennent finalement conforter la position du Syndicat qui, depuis plusieurs mois, s'efforce de faire preuve de pédagogie et de communication sur cette problématique.

 

ENCADRE

Les professionnels du pneu plébiscités

Que les professionnels se rassurent. En marge de l'étude réalisée sur l'arrivée de la loi Montagne, le SPP s'est aussi intéressé aux processus d'achat des pneumatiques. Et les conclusions vont plutôt dans le bon sens pour le secteur. Si 58 % des personnes interrogées s'informent sur les sites internet spécialisés, les points de vente physiques apparaissent toujours, et de loin, comme la meilleure source pour obtenir des informations fiables. Une tendance confirmée par la suivante : si l'achat de pneumatiques sur le web continue de progresser, la dynamique est aujourd'hui portée par les réseaux traditionnels que sont les centres autos, pneumaticiens et MRA. La part du digital est passée chez eux, entre 2019 et 2021, de 9 à 25 % quand elle s'est légèrement rétractée du côté des pure players (18 à 16 %). L'avis demeure d'ailleurs central dans le processus de décision. A l'heure du choix, les automobilistes tricolores sont certes 48 % à décider seuls mais ils sont aussi 46 % à se référer aux conseils de leur interlocuteur. Qu'attendent-ils de lui ? Des bons prix et des promotions (77 %), de la proximité (63 %), une facilité de prise de rendez-vous (61 %) ou encore des délais d'immobilisation courts (55 %). La question de l'usage des pneumatiques ne fait quant à elle pas figure de priorité.

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