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Cap au nord de l’Europe

Publié le 5 octobre 2013

Par Jérôme Fondraz
7 min de lecture

Cap au nord de l’Europe

En France, Pneu Laurent est un acteur incontournable du rechapage. Mais pas à l’étranger. Denis Joubrel, son directeur général depuis décembre dernier, compte sur l’expérience de l’entreprise, sa réactivité et sa capacité à s’adapter aux marchés pour faire la différence. 

 

Quels sont vos priorités à la tête de Pneu Laurent ?

L’entreprise a fêté ses 60 ans à Avallon l’année dernière. Cette longévité est exceptionnelle sur le marché. En 2004, elle a décidé d’accélérer son internationalisation. Depuis, Pneu Laurent est présent commercialement dans 9 pays européens: France, Suisse, Belgique, Pays-Bas, Allemagne, Danemark, Suède, Norvège, Pologne. L’usine principale est située à Avallon, mais un autre site majeur à été ouvert à Oranienburg* en Allemagne, ainsi que des unités de production plus petites en Espagne, en Italie et au Royaume-Uni. Mes efforts se concentrent donc sur la croissance de Pneu Laurent à l’étranger.

Ce site allemand est-il la réplique du site d’Avallon ?

L’usine d’Oranienburg a une capacité d’environ 50% de celle d’Avallon, mais elle est amenée à augmenter en raison de sa couverture croissante des marchés. En France, Pneu Laurent pratique le rechapage à chaud et froid, mais le rechapage à chaud est largement dominant (90%). Nous traitons seulement 15% de carcasses Michelin en premier rechapage, contre 40% de carcasses Remix (2ème rechapage Michelin) et 45% d’autres marques. Dans ce dernier cas, c’est essentiellement du premier rechapage. A Oranienburg en revanche, l’activité rechapage à froid l’emporte, pour satisfaire les besoins des marchés nordique, allemand et polonais. Sur les 2 sites, nous fabriquons également des bandes Recamic pour le rechapage à chaud et à froid.

Commercialement, quelles différences faites-vous entre ces deux technologies ?

Le rechapage à chaud demande d’avoir un certain volume de carcasses. Le rechapage à froid nous sert dans le cas de petites séries qui ne nécessitent pas d’investir dans un moule (100 ou 200 exemplaires). De la même manière, dès qu’une nouvelle carcasse d’un manufacturier apparaît sur le marché, afin de pouvoir répondre très rapidement aux besoins de nos clients, et avant d’avoir un moule, il peut arriver que nous les rechapions dans un premier temps à froid. En Allemagne, l’offre de rechapage à froid est plus importante en raison notamment d’une plus grande diversité de marques et de carcasses, qui pose commercialement le problème de l’industrialisation.

Si un nouveau pneumatique arrive sur le marché, à partir de quel moment vous allez le prendre en compte dans votre offre de rechapage ?

Nous allons d’abord évaluer son potentiel commercial. Si nous le jugeons suffisant, nous allons regarder si nous pouvons le rechaper avec un produit de notre catalogue. Si ce n’est pas le cas, nous ferons effectivement une offre spécifique. En règle générale, dès qu’un nouveau pneu de qualité arrive sur le marché, nous faisons en sorte d’avoir une offre de rechapage à chaud dans les deux ans qui suivent. Nous savons identifier quels sont les nouveaux pneus qui feront du volume, et faire preuve de réactivité. Pneu Laurent collecte dans une base de données toutes les caractéristiques des carcasses qui passent entre ses mains. C’est son cœur de métier de connaître avec précision leurs points forts et leurs points faibles. D’ailleurs, si nous disons à nos clients négociants que nous ne rechaperons pas un pneu, ils savent qu’il y a une bonne raison.

Comment vous répartissez-vous la collecte des pneus à rechaper avec Michelin et son réseau de distribution ?

Nous travaillons avec 2000 points de vente, parmi lesquels des centres Euromaster, mais pas seulement. La première demande provient du client utilisateur. Nous récupérons principalement les carcasses qui ne sont pas Michelin, ou celles qui nécessitent un deuxième rechapage. Mais nous avons aussi une vingtaine de commerciaux qui font la promotion de Pneu Laurent en France et il arrive que certains de leurs clients demandent à ce que nous réalisions le premier rechapage d’un pneu Michelin. Pour les opérateurs de flottes qui travaillent avec plusieurs marques de pneumatiques, nous offrons également l’avantage d’être un interlocuteur unique pour le rechapage avec notre offre Remix Pneu Laurent.

Pouvez-vous nous donner une idée de votre efficacité logistique ?

Ce sont nos équipes de techniciens qui réalisent le premier tri des carcasses à rechaper lors de la collecte. Les pneus qui sont enlevés, sont ramenés rechapés par les mêmes équipes de techniciens spécialisés, dans un délai moyen de trente jours. Nous sommes plus rapides que Michelin qui enlève le pneu uniquement après demande.

Les manufacturiers sont de plus en plus nombreux à proposer des pneus PL qui peuvent être rechapés. Acceptez-vous toutes les carcasses ?

Si un pneu peut être rechapé, nous le rechaperons.  Qualifier les carcasses est une composante essentielle du savoir-faire de Pneu Laurent.  Nous couvrons l’ensemble du marché et nous nous engageons à remettre sur le marché un pneu dont l’usage est garanti, et qui sera le meilleur du marché en termes de qualité et de sécurité. Nos consignes d’acceptation des carcasses vont de 5 ans d’âge pour les moins solides, à 10 ans d’âge pour celles des grands manufacturiers comme Michelin. Aujourd’hui, l’entreprise rechape aussi des pneus chinois, mais les volumes sont très faibles. De toutes les manières, nous ne sommes pas là pour faire un tri des marques.

Ressentez-vous un déficit de carcasses sur le marché européen ?

Effectivement. Je vois deux raisons principales qui peuvent expliquer ce phénomène : la baisse des ventes sur le marché du neuf et la concurrence de pneus qui se rechapent moins bien. Nous supposons également un effet conjoncturel. L’activité des transporteurs a diminué de 20% ces dernières années. Les parcs se sont contractés et les véhicules sont envoyés hors d’Europe, en général au Moyen-Orient ou en Russie. Un ou deux millions de camions qui partent avec 6 pneus usés sur les essieux, cela réduit significativement le gisement de carcasses.

* En 2004, la filiale allemande Laurent Reifen Vertriebs et le rechapeur allemand Scanrub Reifenwerke GmbH ont fusionné pour devenir Laurent Reifen GmbH. Issu du groupe Viborg, Scanrub Reifenwerke GmbH dote Pneu Laurent d'une importante usine de rechapage à Oranienburg, près de Berlin.Quels sont vos priorités à la tête de Pneu Laurent ?

L’entreprise a fêté ses 60 ans à Avallon l’année dernière. Cette longévité est exceptionnelle sur le marché. En 2004, elle a décidé d’accélérer son internationalisation. Depuis, Pneu Laurent est présent commercialement dans 9 pays européens: France, Suisse, Belgique, Pays-Bas, Allemagne, Danemark, Suède, Norvège, Pologne. L’usine principale est située à Avallon, mais un autre site majeur à été ouvert à Oranienburg* en Allemagne, ainsi que des unités de production plus petites en Espagne, en Italie et au Royaume-Uni. Mes efforts se concentrent donc sur la croissance de Pneu Laurent à l’étranger.

Ce site allemand est-il la réplique du site d’Avallon ?

L’usine d’Oranienburg a une capacité d’environ 50% de celle d’Avallon, mais elle est amenée à augmenter en raison de sa couverture croissante des marchés. En France, Pneu Laurent pratique le rechapage à chaud et froid, mais le rechapage à chaud est largement dominant (90%). Nous traitons seulement 15% de carcasses Michelin en premier rechapage, contre 40% de carcasses Remix (2ème rechapage Michelin) et 45% d’autres marques. Dans ce dernier cas, c’est essentiellement du premier rechapage. A Oranienburg en revanche, l’activité rechapage à froid l’emporte, pour satisfaire les besoins des marchés nordique, allemand et polonais. Sur les 2 sites, nous fabriquons également des bandes Recamic pour le rechapage à chaud et à froid.

Commercialement, quelles différences faites-vous entre ces deux technologies ?

Le rechapage à chaud demande d’avoir un certain volume de carcasses. Le rechapage à froid nous sert dans le cas de petites séries qui ne nécessitent pas d’investir dans un moule (100 ou 200 exemplaires). De la même manière, dès qu’une nouvelle carcasse d’un manufacturier apparaît sur le marché, afin de pouvoir répondre très rapidement aux besoins de nos clients, et avant d’avoir un moule, il peut arriver que nous les rechapions dans un premier temps à froid. En Allemagne, l’offre de rechapage à froid est plus importante en raison notamment d’une plus grande diversité de marques et de carcasses, qui pose commercialement le problème de l’industrialisation.

Si un nouveau pneumatique arrive sur le marché, à partir de quel moment vous allez le prendre en compte dans votre offre de rechapage ?

Nous allons d’abord évaluer son potentiel commercial. Si nous le jugeons suffisant, nous allons regarder si nous pouvons le rechaper avec un produit de notre catalogue. Si ce n’est pas le cas, nous ferons effectivement une offre spécifique. En règle générale, dès qu’un nouveau pneu de qualité arrive sur le marché, nous faisons en sorte d’avoir une offre de rechapage à chaud dans les deux ans qui suivent. Nous savons identifier quels sont les nouveaux pneus qui feront du volume, et faire preuve de réactivité. Pneu Laurent collecte dans une base de données toutes les caractéristiques des carcasses qui passent entre ses mains. C’est son cœur de métier de connaître avec précision leurs points forts et leurs points faibles. D’ailleurs, si nous disons à nos clients négociants que nous ne rechaperons pas un pneu, ils savent qu’il y a une bonne raison.

Comment vous répartissez-vous la collecte des pneus à rechaper avec Michelin et son réseau de distribution ?

Nous travaillons avec 2000 points de vente, parmi lesquels des centres Euromaster, mais pas seulement. La première demande provient du client utilisateur. Nous récupérons principalement les carcasses qui ne sont pas Michelin, ou celles qui nécessitent un deuxième rechapage. Mais nous avons aussi une vingtaine de commerciaux qui font la promotion de Pneu Laurent en France et il arrive que certains de leurs clients demandent à ce que nous réalisions le premier rechapage d’un pneu Michelin. Pour les opérateurs de flottes qui travaillent avec plusieurs marques de pneumatiques, nous offrons également l’avantage d’être un interlocuteur unique pour le rechapage avec notre offre Remix Pneu Laurent.

Pouvez-vous nous donner une idée de votre efficacité logistique ?

Ce sont nos équipes de techniciens qui réalisent le premier tri des carcasses à rechaper lors de la collecte. Les pneus qui sont enlevés, sont ramenés rechapés par les mêmes équipes de techniciens spécialisés, dans un délai moyen de trente jours. Nous sommes plus rapides que Michelin qui enlève le pneu uniquement après demande.

Les manufacturiers sont de plus en plus nombreux à proposer des pneus PL qui peuvent être rechapés. Acceptez-vous toutes les carcasses ?

Si un pneu peut être rechapé, nous le rechaperons.  Qualifier les carcasses est une composante essentielle du savoir-faire de Pneu Laurent.  Nous couvrons l’ensemble du marché et nous nous engageons à remettre sur le marché un pneu dont l’usage est garanti, et qui sera le meilleur du marché en termes de qualité et de sécurité. Nos consignes d’acceptation des carcasses vont de 5 ans d’âge pour les moins solides, à 10 ans d’âge pour celles des grands manufacturiers comme Michelin. Aujourd’hui, l’entreprise rechape aussi des pneus chinois, mais les volumes sont très faibles. De toutes les manières, nous ne sommes pas là pour faire un tri des marques.

Ressentez-vous un déficit de carcasses sur le marché européen ?

Effectivement. Je vois deux raisons principales qui peuvent expliquer ce phénomène : la baisse des ventes sur le marché du neuf et la concurrence de pneus qui se rechapent moins bien. Nous supposons également un effet conjoncturel. L’activité des transporteurs a diminué de 20% ces dernières années. Les parcs se sont contractés et les véhicules sont envoyés hors d’Europe, en général au Moyen-Orient ou en Russie. Un ou deux millions de camions qui partent avec 6 pneus usés sur les essieux, cela réduit significativement le gisement de carcasses.

* En 2004, la filiale allemande Laurent Reifen Vertriebs et le rechapeur allemand Scanrub Reifenwerke GmbH ont fusionné pour devenir Laurent Reifen GmbH. Issu du groupe Viborg, Scanrub Reifenwerke GmbH dote Pneu Laurent d'une importante usine de rechapage à Oranienburg, près de Berlin.

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