Equipements d’atelier : les équilibreuses

Les automobilistes s’en soucient guère et pourtant. Cette opération est essentielle pour garantir l’adhérence d’un véhicule sur la route et le bon rendement de son moteur, réduire l’usure des pneus et des organes mécaniques, et améliorer le confort du conducteur et des passagers. Si l’équilibrage peut se résumer à agrafer ou coller des masses sur une jante, elle nécessite une connaissance pointue des phénomènes vibratoires pour assurer une prestation de qualité, rappelle le Syndicat des Professionnels du Pneu dans l’un de ses livres blancs.

Les vibrations à l’intérieur d’un véhicule peuvent en effet provenir de plusieurs sources : une pression de gonflage incorrecte, une suspension trop âgée, des jeux mécaniques, une déformation de la jante ou une mauvaise répartition des masses sont tous susceptibles de créer un balourd. Il faut donc être capable d’identifier les bonnes raisons. Cette différence de masse s’aggrave avec la vitesse et la force centrifuge qui s’exerce sur la roue dans la direction autorisée par les bras de suspension. Elle peut être verticale ou latérale. Un balourd statique va ainsi se traduire par un effet de trépidation du véhicule, alors qu’un balourd dynamique se transmettra au volant par résonance sur la barre d’accouplement de direction.

Ce dossier s’intéresse aux machines qui traitent les roues démontées, qui sont alors fixées par une bride sur un arbre tournant. La plupart proviennent de fabricants italiens, grands spécialistes de l’équilibrage. Les niveaux d’équipements sont très proches d’une marque à l’autre. Pour le contrôle du centrage de la jante, essentiel avant toutes mesures, des systèmes de blocage pneumatique de la roue performants, ainsi que des cônes spéciaux permettent d’intervenir tant sur les deux-roues, les voitures que les véhicules utilitaires.

Différentes techniques sont utilisées pour effectuer les mesures, qui sont effectuées simultanément ou non sur les deux côtés de la roue. Le garage qui souhaite s’équiper doit prendre en compte le nombre croissant des jantes alliage, qui nécessitent des programmes particuliers pour les équilibreuses, l’augmentation des tailles (>17 pouces) et des pneus à technologie runflat, qui exigent un dispositif de centrage spécifique. En conséquence, les manipulations deviennent plus délicates, plus pénibles, et les anciennes machines montrent leurs limites.

Les équilibreuses actuelles peuvent être manuelles, semiautomatique ou entièrement automatique, afin de réduire les tâches de saisies de l’opérateur. Elles mesurent simultanément les balourds (statiques, dynamiques), et affichent la valeur à +/- 1 gramme ainsi que la position des masses à poser. Les capteurs détectent toutes sortes de déformations, tels que les faux ronds des jantes, ou encore la conicité de la bande de roulement. Les écrans d’affichage sont soit de type LCD, LED ou vidéo (TFT). Le lancement de la roue peut être manuel, mais le plus souvent motorisé dès la fermeture du carter, et le freinage électronique. Les mesures sont effectuées en moins de 7 secondes pour les roues automobiles, motos et VL.

Plus on monte en gamme, plus les tâches sont automatisées afin de réduire les interventions de l’opérateur. Les élévateurs de roues font leur apparition. Les premières équilibreuses démarrent aux alentours de 2 000 euros et les plus modernes avoisinent les 15 000 euros. Pour les équilibreuses de pneus PL, les fournisseurs ont prévu des élévateurs de roues, qui ménagent les opérateurs des stations fixes, ainsi que des dispositifs adaptés aux ateliers mobiles.